jeudi 9 novembre 2006

Jour après jour sur le Tour des Annapurnas 2006

(Messages envoyés avant, pendant et après le trek)                        Où c'est
Depuis le temps qu’on en rêvait, cette fois, c’est parti. Nous embarquons samedi midi de Roissy via le Qatar vers Katmandou, un nom de soixante-huitard.


Nous serons 9. Un petit pincement au coeur pour Olivier notre seul jeune qui a un problème de santé et qui comme nous tous rêvait depuis longtemps de ce trek. Il y a :
-Serge le vétéran (70 ans), le plus montagnard du groupe. A déjà fait plus de 6000m au Pérou. Un être hors normes. Petit-déjeûner au rouge ! Si j’ai un problème, il prendra ma place sans problème.
-Annick L. l’infirmière, sa femme. Au Népal il y a un an, a décidé aussitôt de repartir.
-Yves S. le caméraman et sa femme Liliane, de grands randonneurs,  très affûtés, les seuls du groupe à ne pas faire d’alpinisme . Ils ont déjà fait la Bolivie avec :
-Annie la + jeune (55 ans tout de même)
-et Jean avec qui j’ai déjà fait de la randonnée et de l’alpinisme
-Robert le satané ronfleur avec qui j’ai fait un stage au Sancy
-Annick H., la seule non retraitée (dans 1 an).

Nous prenons une navette à 8 au Mans, Serge part vendredi car la navette n’a que 8 places.

 Sommes-nous bien préparés ?
-les vaccins sont à jour.
-les dents ont été examinées. En effet, la moindre carie pose de gros problèmes en altitude.
-nous nous sommes réunis pour la dernière fois lundi, avons pesé les sacs et revu le matériel. Les sacs attendent leur départ.
-nous étions 6 dans les Ecrins à nous faire des globules rouges (on les garde 3 semaines) du 20 au 25 septembre. Malheureusement, la forte pluie et la neige à 2100m nous ont obligés à revenir 2 jours plus tôt que prévu. Nous avons tout de même grimpé à 3200m le Grand Galibier
-à cette occasion, nous avons vu qu’après quelques heures de pluie, presque tout était mouillé. A revoir, Monsieur Goretex.
-pour ma part, je trouve que j’ai une condition moyenne. J’avais prévu de pousser la préparation physique, je me suis limité à 3 fois du sport par semaine. Enfin, dès que je suis en montagne, çà va d’habitude.

Olivier avait négocié avec Nouvelles Frontières 20kg d’humanitaire. En fait, le groupe a joué le jeu et nous aurons bien 30kg, dont pas mal de pharmacie. J’ai chiné les pharmaciens, infirmières, dentiste, copains... Ce sera  pour l’association APC dont le site est : www.pommecannelle.org . Cette association fonctionne sans un sou de frais de fonctionnement. C’est un jeune de 38 ans cadre supérieur en aéronautique qui a démissionné pour s’occuper des enfants des rues. J’ai rencontré ses parents cet été à La Roche-sur-Yon.

Nous aurons chacun 3 sacs :
-1 gros sac de 12kg pour le porteur. Chaque porteur porte 2 sacs + le sien, soit environ 30kg. Pourquoi se faire porter ses affaires, tout simplement pour qu’ils gagnent un peu d’argent. Ils sont tout heureux de travailler pour nous, car un porteur classique porte parfois 80kg.
-1 sac d’affaires de rechange qui restera à Katmandou et qui contient surtout de l’humanitaire (environ 10kg).
-1 sac à dos (5 à 10kg) avec nos affaires personnelles.
Nous allons donc retrouver au début du trek 1 guide qui parle français et 5 porteurs.

Ces jours-ci, les pensées vont et viennent :
-serais-je à la hauteur pour gérer le groupe ? J’ai toujours dit que la gestion humaine était la + difficile.
-aurais-je le mal des montagnes. A 5000m, tout le monde a + ou - ce mal. Faudra-t-il que quelqu’un fasse demi-tour ? Pourrais-je dormir en altitude ? Il fait 0° dans les chambres (-25 à l’extérieur) et je me souviens de n’avoir pas fermé l’oeil de la nuit quand j’avais fait le Mont-Blanc et nous ne dormions qu’à 3800m.
-aurons-nous beaucoup de neige au col du Thorong La? L’an dernier il y avait 3m de neige et les trekkeurs avaient été obligés de faire demi-tour.
-aurais-je une de ces diarrhées que j’ai déjà connues ? J’emmène tous les remèdes pour çà. D’ailleurs, moi qui ne prend pas de médicaments, je trouve que j’ai une panoplie de pharmacien. Il faudra gérer le Micropur pour chaque gourde d’eau.
-comment allons-nous mettre 25 sacs dans la navette ? Celle-ci sera-t-elle à l’heure à Roissy ?

Ci-joint une photo de la montée au refuge du Pavé (Ecrins) prise le 23 septembre.

A suivre pour ceux qui sont intéressés. Au Népal, j’essaierais les cyber-cafés quand il y en aura, ce qui sera très rare en haut.

Ci-joint unne carte de notre circuit. Nos étapes seront un peu différentes:
Octobre : 

7.     Départ Paris

8.     Arrivée à Kathmandu et transfert à l'hôtel.
9.     Journée libre à Kathmandu.
10. Kathmandu/Besi Shahar en bus
11. Besisahar-Bahundanda (750-1300m)
12. Bahundanda-Chiamje (1300-1450m)
13. Chiamje-Bagarchap (1450-2150m)
14. Bagarchap-Chame (2150-2650m)
15. Chame/Pisang (2650-3000 m)
16. Pisang/Manang (3000-3400 m)
17. Manang-Khangsar (3400-3700m)
18. Khangsar-Camp base Tilicho (3700-4100)
19. Camp base-Lac Tilicho-Khangsar (4100-5000-3700)
20. Khangsar-Letdar (3700-4200m)
21. Letdar-Hight Camp (4200-4500m)
22. Hight Camp-Thorung La-Muktinath (4500-5416-3700m)
23. Muktinath-Marpha (3800-2650) 
24. Marpha-Kalapani (2590-2500m)
25. Kalapani-Tatopani (2500-1200m)
26. Tatopani/Ghorepani (1200-2800m)
27. Ghorepani-Ullery (2800-1700m?) (ou Gantruk si on a de l’avance)
28. Ullery - Birethanti Suiket (1113m) Pokhara 915m
29. Pokhara/Kathmandu en bus
30. Journée libre à Kathmandu
31. Départ et transfert à l'aéroport
Novembre :
1.     Retour Paris

Un aller-retour au lac Tilicho (lac dit le + haut du monde?) est donc prévu pour ceux qui se sentent en pleine forme car il faut passer 5000m sans acclimatation. Il faut savoir qu'à cette altitude l'oxygène est divisé par 2 et qu'en plus du mal des montagnes le coeur s'emballe à la moindre accélération.



Bien arrives a l'heure.
Le clavier est anglais, donc pas d'accents.
Il fait beau. L'hotel est bien. Une douche s'imposait apres le voyage. Il fait une douce temperature.  Pendant que je tape, j'entends les klaxons car c'est appremmemt le seul code de la route.
La ville est telle que l'on se l'imagine, une ville du tiers-monde.

Nous avons vu Olivier Kerviel de l'agence. Nous partirons a 6h30 mardi.

Robert nous a fait des siennes hier matin. Annie etait allee le chercher a Parigne et quand je suis arrive avec Nicole, il avait oublie sa banane. Heureusement que Nicole m'a emmene. Elle a donc emmene Robert a Parigne et ils sont alles directement au peage d'Auvours. Nous ne les avons attendus que 10mn.
Nous sommes passes pres d'un accident tres recent sur l'autoroute. Quelques minutes apres il y avait deja 500m de bouchon.

Toujours pour Robert: il a achete un Pepsi a l'escale de Doha, paye avec un billet de 5 euros et on lui a rendu en riyals. Que faire de ces riyals? Je passais par la et j'ai donc eu droit a un Pepsi pour que Robert depense cet argent qui ne peut pas servir ailleurs.

Ici il est 12h30 et nous allons manger.
C'est 1000 fois plus lent qu'avec l'ADSL.

Ce matin, nous avons rencontre Olivier Kerviel de l'agence. Efficace et arrangeant.
Cet apres-midi: immersion. Ouh la la, on manque de se faire renverser toutes les minutes sur une grande rue defoncee qui fait bien 2m de large et ou tout le monde evolue dans les 2 sens. C'est un enorme souk. Nous avons visite de nombreux temples. On peut les filmer pendant qu'ils psalmodient.
Au retour, le gerant de l'hotel a reussi a contacter le centre des enfants. Herve Lafoux qui gere les centres tant absent, c'est un jeune avec 2 gosses qui sont venus. Avec tous nos produits pharmaceutiques, j'ai voulu y aller pour voir car mettre ces produits dans les mains des enfants me deplaisait. Nous avons donc loue 3 ricksaws et sommes alls la-bas avec Jean, Annie et tous les paquets.
Quelle aventure. Ils se doublaient sur la rue defoncee sans eclairage - nous etions de nuit- et evitaient habilement les autres vehicules. Quelles secousses.
Nous sommes arrives dans une rue coupe-gorge (d'avant le moyen-age dixit Jean) ou les enfants vivent et avons tet accueillis a bras ouverts par ces enfants des rues. J'ai eu Herve au telephone. Le jeune responsable a mis la pharmacie sous cle. Mais ca n'a rien a voir avec nos centres. C'est une piece sur la rue ou ils jouent et dorment.
Nous retournerons sans doute. Quelle misere partout.
Je clos ce soir, le gerant du point internet ferme.

A suivre.

Je finissais hier en disant 'Quelle misere'. Je voulais parler des enfants. En fait, on a l'impression que personne ne meure de faim. Il y a une tres grande activite de tous ces pauvres qui ont l'air de se battre avec tous leurs moyens pour survivre.
Tout se passe dans la rue. Nous avons vu une petite fille dont le dentiste venait d'arracher une dent cracher son sang sur le trottoir. La mere tres distinguee etait la.

En rentrant, nous nous sommes un peu perdus dans la nuit (contredisant la sortie precedente de Jean:"on dirait qu'Yves est ne a Katmandou". Il y a une tres grande animation le soir dans les rues. Il y a eu un orage et nous sommes rentres mouilles.
Les rues etaient pleines d'eau et les vehicules nous eclaboussaient.

Pour manger, on commande par exemple le cafe, il arrive apres un certain temps, puis les toasts, encore une attente. On a pige qu'il faut tout commander, dessert compris, pour eviter de longs moments d'attente. Le repas n'est pas cher, environ 30E par personne.

Ce matin, m'etant leve de bonne heure, je suis alle me promener dans Thamel, le quartier des baba-cools. J'ai vu qu'ils faisaient des tas d'ordures et les tas etaient ramesses par des ricksaws. Les ricksaws sont des velos a 3 roues avec une banquette pour 2 personnes.  J'ai commence les marchandages pour la casquette a Robert par exemple obtenue a 120 roupies. Nous sommes alles ensuite visiter un enorme temple situe sur une colline. Attention les marches: au moins 20cm. C'etait magnifique. De la, nous aurions pu voir un peu les montagnes, mais il y avait des nuages au fond. Il faut savoir que Katmandou est construit sur une zone toute plate. Ca surprend. On ne sait pas que les montagnes existent. En rentrant, nous avons apercu dans la riviere une vache morte, mais ca ne gene personne. A propos de vaches, on en voit peu dans les rues, mais elles sont chez elles.
Cet apres-midi, je suis alle en taxi (150 roupies la course, soit 15Francs, en francs la conversion est facile) avec Jean et Annie, voir la cremation. C'est plein de rites. Les defunts couverts d'un linge jaune sont mis sur un bucher aupres de la riviere. Quand tout a brule, les restes sont jetes a la riviere. Et plus bas dans la riviere, quelques jeunes fouillent la vase a la recherche d'objets qui auraient pu rester sur le defunt. J'en ai meme vu un qui mettait ce qu'il trouvait entre ses dents.

Les mails arrivent bien (Nicole et Christophe). Bon, les copains, la machine est tellement lente que je n'aurais peut-etre pas le temps de vous lire.
   
Pour demain, Serge fidele a lui-meme a trouve une bouteille de rouge nepalais que nous boirons en route. C'est une grosse journee qui nous attend: d'abord l'autoroute sur environ 120km en 5h, puis la route sur environ 30km en 3h. La vitesse maximum permise dans notre quartier est de 20km/h, vitesse de toutes facons impossible a atteindre. Si nous sommes arrives de bonne heure, nous avancerons a pied sur 5km pour quitter le monde des motorises (et de la pollution). 

Au prochain mail (dont je ne connais pas la date car il faudra trouver des cyber-cafes).


Tout va bien. Internet horriblement cher.
Suite pas avant 8 jours.

Nous sommes a jomson. Tout le monde a passe le Thorong La hier. Ce ne fut pas forcement facile.
Les problemes de sante ont ete nombreux:
gastro pour Serge qui l'a mis sur les genoux
angine pour Annick H. qui m'a fait croire qu'elle ne passerait jamais
rhume pour Jean, Yves S.
diarhee pour Robert
et maintenant angine pour Liliane.
Le guide a vomi dans la montee. J'avais pris une mule pour la montee au cas ou l'un de nous flanche. Personne n'a flanche, mais je suis tres heureux de l'avoir prise car elle a porte 5 sacs que les porteurs n'ont pas eu a monter. Il avait neige toute la nuit et le terrain normalement relativememt facile est devenu glissant. Il y a eu de nombreuses chutes dans la descente. Avec la corde, j'ai pu aider les porteurs car avec leur charge, c'est une corvee, de l'esclavage. Ils sont pourtant d'une gentillesse extreme avec nous. L'un d'eux etait epuise.
Avec notre acclimatation lente, seule Annick H. a eu le mal des montagnes et celui-ci s'est passe avec le diamox. Il faut dire que c'est la seule qui n'a pas fait le Tilicho (lac le + haut du monde avec 5000m).
Mais il y a aussi le manque d'oxygene et la, ca ne pardonne pas. 4 pas plus rapides et c'est l'horreur pour recuperer. Embrassades au col et vidage de la prune comme promis a Yves J. (la preuve est sur une photo).
Pour ma part, pas de diarrhee, pas d'angine, mes ennemis. Seule une minuscule ampoule au petit doigt de pied de 2mm*2mm qu'Annick L. m'a percee. Et en plus, elle ne me faisait pas mal. La grosse peche avec des supplements presque tous les jours que je faisais seul, sauf une fois avec Serge et une autre avec le guide.
Des paysages tres changeants, des gens sympathiques...
Passage du tropical au froid, mais nous ne sommes jamais passes en-dessous de zero dans la chambre. Demain nous passons dans la vallee la plus profonde du monde: a droite, le Daulaughari a plud de 8000m et a gauche le Nilgiri a plus de 7000m.
Cet apres-midi nous avons longe la Gandaki avec ses vents effroyables de face. Mais aujourd'hui, ils n'etaient pas si effroyables (80km/h maxi).
J'avais peur des problemes humains. J'en ai eu un dans la montee au col. Un element m'a reproche de trop assurer. J'ai pousse ma gueulante car je prefere trop assurer que pas assez.
Le temps a ete moyen. Nous n'avons jamais mis la cape, mais les nuages ont ete nombreux surtout l'apres-midi. Et l'etape du col faite sous la neige nous a cache certains paysages.
Des tas de choses a raconter pour plus tard. Des tas de photos.
Des que je le peux, je poursuis. Dans peu de jours, je suppose.


Retour plein la gueule de la "civilisation". Ca fait drole de reentendre des bruits de moteur et de klaxons. Fin du trek sans blesse, sans malade.

Nous sommes a Pokhara. Il fait chaud. Nous logeons pres du celebre lac. J'ai mis la tenue du parfait touriste.

Revenons un peu en arriere.
Apres une etape plane depuis Jomson (la seule, mais l'horreur pour Serge), nous avons descendu 100m jusqu'a Tatopani. Serge et Annick, Robert et moi sommes alles nous bainer dans une source d'eau tres chaude. Il faisait tellement chaud que les 3 hommes sommes alles nous baigner dans le torrent avant de nous remettre dans le chaud.
Le lendemain, une petite etape de 1900m de montee avec 4200 marches jusqu'a Ghorepani, mais il faut savoir ce qu'est une marche ici: bossele dans tous les sens, parfois d'une hauteur de 40cm (ici c'est normal, d'ailleurs dans l'hotel d'arrivee le style des marches est rigoureusement le meme). Et puis Serge a retrouve toutes ses facultes; les cotes et les descentes, il enchaine a vitesse grand V.
Pour parler de sante, le toussotement est la regle du groupe. Ils m'ont bouffe toute la boite de pastilles que Nicole m'avait donnee (pour moi). 
Le lendemain matin, lever a 4h30 pour monter les 300m qui conduisent a Poon Hill, site d'ou l'on voit tous les sommets classiques: Daulaghiri, Annapurna 1, Annapurna Sud, Tukuhe, Matchapure et bien d'autres. C'est vraiment le flash avec le lever du soleil. J'ai pris au moins 25 photos. Et puis, apres un bon petit-dejeunet, nous avons fait la descente, soit 2200m casse-pattes. Des touristes ne font qu'un aller-retour a Poon Hill et dans cette descente, nous avons vu pour la premiere fois de la casse: genoux abimes, chevilles tordues, personnes epuisees ou atteintes de vomissements... a tel point que certaines se font porter dans la hotte d'un porteur.
La veille, nous avions un porteur epuise et comme c'etait celui qui portait mon sac, j'ai pris 4 a 5 kilos de plus. Pour la premiere fois, j'ai mouille 2 maillots. J'avais donc environ 11kg et nos porteurs ont 30kg. Ne parlons pas des porteurs de materiel qui portent 70kg. Et il faut voir leur carrure: 1m65, 55kg. 
Ce soir, nous invitons les porteurs tres heureux d'en finir et leur offrons cadeaux et argent. Les hommes ont decide de manger a la nepalaise, c'est-a-dire avec la main droite, la main gauche servant a autre chose. A propos de toilettes: c'est une piece au sol infect avec un trou turc et des robinets qui fuient tous. En tournant un de ces robinets on peut se doucher et si l'on est tres chanceux, il y a de l'eau chaude.   


Nous voila arrives a Kathmandou. Nous avons pris un minibus ce matin a Pokhara et vu pour la derniere fois notre Annapurna. J'ai fait a 5h mes dernieres photos. Le voyage s'est correctement deroule avec comme d'habitude X accidents evites. Il y en avait tout de meme un gros avec 2 cars couches et un camion. Surement des blesses, mais rien dans le precipice.
Le minibus etait assez inconfortable. Ici, il est de coutume de monter sur le toit, mais ca ne me disait vraiment pas. Nous avons retrouve le bordel de Kathmandou.
Le groupe est couche. Deja hier soir, Annick H. s'endormait a table. Ce soir, Robert est malade. Il faut dire que Robert et Annick H. ont fini bien fatigues, c'etaient les 2 elements sur lesquels nous nous basions pour les etapes. Je parlais hier de la toux, mais comment s'etonner quand on prend des chauds et des froids sans arret.
En gros, Annick L., Annie et moi  sommes passes au travers des ennuis. Nous sommes peut-etre plus blindes?
Hier soir donc repas avec les porteurs. J'ai ete le seul a manger avec les mains mon dal bhat qui etait tres bon. Ce midi, nous avons mange dans un routier nepalais. Typique (apparemment pas pour tout le monde).
Ce soir a l'arrivee, nous avons remercie les porteurs avec un bon pourboire et des cadeaux. Emotion. Et Choan notre guide qui repart faire le meme circuit des demain nous a embrasses plus tard. Il nous a dit que c'etait la premiere fois qu'il emmenait un groupe si vieux et aussi que c'etait la premiere fois qu'il faisait ce circuit en si peu de jours. Il m'avait confie ses doutes dans les premieres etapes sur la reussite de notre trek. Je me suis pris d'affection pour ce garcon de 35 ans. Les debuts ont ete quelconques, mais chaque jour nous avancions dans l'entente. Nous avons meme philosophe sur des tas de domaines. Il nous a rendu des tas de services. Je crois pouvoir dire qu'il m'appreciait. Il pleurait quand je l'ai embrasse.
Il y a comme une decompression. La marche nous manque. J'ai arpente les rues a la recherche des petits cadeaux familiaux. J'evite les quartiers a touristes. Les autres semblent fatigues de ce bruit et de tout le reste (odeurs...). Moi, je flane dans les rues avec beaucoup de plaisir. Les nepalais sont tres attachants. Il me reste 1j complet pour en profiter.
He oui, c'est demain le retour.
Aujourd'hui, immersion.

Au fait, j'ai failli y rester 2 fois. La premiere, j'ai ete renverse par le train de 8h. En fait un train de mules. L'une d'elles m'a violemmemt bouscule avec son chargement. Elles ne connaissent pas  leur largeur et si l'on se trouve du cote du vide, on valse. Heureusement que j'etais du bon cote. On a vu un train avec des morceaux de ferraille pointus. Attention aux pantalons.

La deuxieme fois, c'etait ce matin, une voiture a demarre brusquement alors que je la longeais. On longe de tres pres ici. C'est dingue comment tout se croise. Je l'ai donc prise dans le genou. Pas de mal, mais le seul pantalon qui etait encore un peu propre a une grosse tache noire de graisse car le dernier lavage de la voiture devait dater. Pour parler de vetement, ya du lavage a faire, tout est crado.

Je parlais hier de philosophie avec le guide.  J'ai  defendu une opinion. Tout le monde demande aux enfants de dire merci quand on leur donne quelque chose et meme le guide. Alors que l'on est dans un pays ou le merci n'existe pas. Un NAMASTE suffit. J'ai donc dit  que nous les occidentaux n'avions pas a imposer  notre culture a des nepalais qui ne demandent rien. La discussion a ete vive  et Annick  L. a ete la premiere a abonder dans mon sens en disant:  "c'est vrai que le petit garcon a qui je viens de donner  un stylo n'a rien compris quand je lui est demande de dire merci".  Le guide a trouve juste ma remarque  et nous sommes tombes d'accord  sur le seul NAMASTE que  l'on emploie partout. J'en suis a au moins 3000. Ce mot se dit souvent en joignant les mains devant soi.

Donc aujourd'hui, immersion dans la ville non touristique, la ville de tous les nepalais. J'ai fait des photos (toujours avec l'accord des interesses) du pharmacien, du boulanger, de la vendeuse de fleurs, du barbier, du fabricant de momos (sortes de raviolis cuits a la vapeur), ... On m'a refuse la photo d'un ponte religieux avec des sortes d'ailes d'Asterix sur la tete. Ca grouille de vie et de bonne humeur.

Une anecdote: a Pokhara, j'ai envoye un mail. J'avais pose mon appareil-photo et ma casquette a cote de l'ordinateur et je les ai oublies en partant. Une heure plus tard, je m'en apercois, je courre vers le cyber-cafe. Le monsieur avait consenscieusement mis de cote mes affaires. Il m'a meme dit qu'il m'avait cherche. D'ailleurs aucun vol n'est a deplorer.

Autre anecdote: je vous ai sans doute dit que l'on marche au Micropur pour l'eau.
Faut-il boire dans la meme bouteille que les porteurs. J'ai vu des personnes du groupe refuser de boire apres un porteur. Quand ceux-ci sont courbes sous leur charge et inondes de sueur, une gorgee d'eau fait pourtant du bien. La aussi Annich L. et  moi  etions je crois les seuls a leur offrir de l'eau de notre gourde.. Comme par hasard, 2 qui n'ont rien attrape.

Revenons a l'immersion. D'un coup, le truc, une manifestation des maoistes en pleine ville. Drapeaux rouges partout avec la faucille. Tellement bon enfant que je me suis mis au milieu du cortege et que j'ai mitraille a tout va,  meme avec le car de la police.
Et je leur disais: 'Peace is good for Nepal". Ils acquiescaient en posant pour la photo. Ils avaient sur la tete une sorte de chapeau haut en papier.
Et qu'est-ce que j'apprends ce soir: c'etait une manif des employes de restaurant. Le flop. Mon aura en a pris un coup. Quand on voit des centaines de drapeaux rouges, on pense rouge et non restau. Il n'empeche que les maoistes ont bloque la ville pendant 2h mercredi.

J'ai fait faire quelque chose (chut secret) pour la famille. Mais quand le fabricant a su que je partais demain, il a panique et a aussitot baisse le rideau , rideau de fer tres discret!! qui est baisse parfois fort tard et leve parfois fort tot. Tous les rez-de-chaussee ont ces rideaux. Ici, le petit commerce n'est pas mort. Ce matin, avec tous les bruits de la rue (je dors cote rue), j'etais reveille a 4h et leve a 5h.

Fin du sejour. Sans doute un mail de souvenirs suivra.
Apres il faudra faire le montage video.
Quelques remarques faites jour après jour.

Mardi 10:
Faisons connaissance avec guide et porteurs.
Sortie très difficile de Kathmandou. Sommes parfois à 4 de front pour une route à 2 voies. Les klaxons s'en donnent à coeur joie.
Le chauffeur a un aide penché du côté gauche (conduite à gauche) qui siffle, tape sur la carrosserie... pour indiquer si çà passe, et çà passe, souvent à quelques du centimètres et du fossé et des autres cars et camions (les TATA).
Nous avons de l'avance à Besisahar.
Om, un jeune porteur nous emmène voir un monastère. Puis je monte seul dans les rizières étagées. Il y a aussi beaucoup de millet. D'un sentier plus large partent de nombreux sentiers minuscules minuscules. Rencontre des vieux avec qui j'aimerais échanger.
Au retour, mon escapade a inquiété le guide. L'accueil est plutôt froid. J'explique donc au guide que je suis le responsable et comme tel, il faut faire attention aux autres, mais qu'il doit s'habituer à me voir partir librement.
Les chambres sont sur la rue, surement bruyantes. Les toilettes sont sales. Bon repas avec des crèpes à la banane délicieuses.

Mercredi 11:
Pas besoin de réveil. Klaxons et musique à 4h45. Nous entamons le trek par un chemin large et finissons par un petit chemin avec une première montée. Je suis allé sur une colline prendre une photo de notre lodge et au retour, j'ai rencontré le directeur de l'école qui m'a tout fait visiter: classes avec une longue planche comme siège et une autre comme pupitre, burau des enseignants et bureau du directeur. C'est très restreint avec murs rustiques en planches et couverture en tôle. Le directeur est très distingué, une allure d'indien cultivé, très gentil. Il m'a fait asseoir dans son bureau. Une fois de plus, regret de ne pas parler anglais couramment. Il me fait inscrire mon adresse et m'écrit la sienne.

Jeudi 12:
Sur la carte avec les courbes de niveau tous les 100m, j'ai calculé 100m de montée. En fait, nous allons faire 700m. Rencontre de convois de mulets et de porteurs avec des barres à mine de 2m de long. Quelques enfants sont un peu agressifs avec la demande de "pen" (crayons). C'est tout de même un circuit à touristes. Rencontre des maoïstes bien installés avec table et banc. La banderole est là. Il faut payer 1200 roupies (120F) pour 12 jours. Nous en ferons 18, mais nous leur disons que nous arrêterons à Jomson. Il me font un reçu et nous permettent de les prendre en photo. Il y a sur leur papier un merci pour notre aide à leur cause, aide malheureusement obligatoire.

Vendredi 13:
Etape de 100m. Ils ont attaqué la montagne pour faire une route. C'est pas pour demain. Ici, tu fais la route et elle s'écroule derrière toi. Tout se fait au marteau et à la barre à mine. Cà emploie du monde. Croisement de convois de mules. Pendant 1 heure, j'ai changé mes têtes de mules pour des culs de mules. Je pourrais me convertir en conducteur de train (de mules). Passage écroulé et délicat. Porteurs de tôles de 3m en crabe. Cascades phénoménales. Premiers chortens (monuments religieux carrés et massifs). On passe toujours à gauche et quand il y a les rouleaux à prière, on les tourne de la main droite en disant :"O mane...". Soupe à l'ail (bon pour l'altitude). Les prix montent chaque jour car il y a plus loin à porter. Le matin pain tibétain. Bon, mais huileux. Avec miel et confiture. Il n'y a pas de pain comme chez nous. Tout est fait à la demande, donc long. En sortant mon petit bouquin sur le tour, le guide me montre un article sur lui. Je ne l'avais pas reconnu sur la photo.

Samedi 14:
Les porteurs s'arrêtent le long du chemin pour faire cuire leur riz. Ils ont des charges énormes.
Vues magestueuses sur le Manaslu et l'Annapurna 2. Temps beau le matin qui se couvre ensuite. Mangé des pains népalais (forme cerceau) vendus sous une tente (10 roupies). Arrivée à Chame. Camp de militaires. Ballade avec Serge jusqu'à 300m. Très ardu. Les bûcherons lancent les bûches à la main dans la pente et les suivent.
Ce midi dal bhat à profusion. C'est toujours le cas pour ce plat qui est LE plat des népalais.
Repas toujours très long. Suite à la commande, quelqu'un part acheter ce qu'il faut, puis pluches, cuisson...
Nous prenons un fruit en entrée (banane ou pomme) en entrée et buvons un coup. Nous allons tourner avec 2 bières (66cl), 2 cocas et 2 bouteilles d'eau à chaque repas.

Dimanche 15:

Arrivée à Pisang. Lessive pour moi. Annick H. a mal à la tête. Ce midi, nous avons mangé de gros gâteux à l'apéro.
Avons vu des pommiers. La bière est passée de 15 roupies à 120.
Visite de Upper Pisang, un village très ancien (médiéval) avec un monument religieux très raffiné.
Le sol est devenu sec. La mousson n'arrive pas ici. Vue sur l'Annapurna 4 en plus du 2. Le Pisang Peak et les Chulus à droitem'attirent: des 6000m à portée de main et faciles. Ce cera pour une autre fois. Derrière nous, le Manaslu. La blancheur est impressionnante. Il faut faire le point sur une zone blanche pour que les montagnes ressortent sur le ciel pour les photos.
Le groupe cale sur les repas. Je mange 2 parts. Ce soir, montée à 3650m avec le guide. Je lui apprends à faire un mâchard d'assurance sur corde (technique d'assurance pour randoneurs pour les non-cafistes). Serge, fidèle à lui-même a sorti une petite bouteille de Frontonnais que nous avons bue à l'apéro. Ici, c'est au minimum 15E la bouteille de rouge.

Ci-joint photos d'un pont comme on en passe des dizaines et de notre guide qui donne un coup de main (comme souvent) à la cuisine.

A suivre.

Lundi 16 :
Etape difficile car nous avons choisi de prendre le chemin du haut qui offre de plus belles vues. Nous voyons en plus l’Annapurna 3, le Gangapurna et le pic Tilicho.
Robert a la diarrhée. Il se met au riz.
J’ai le souffle coupé dès que je fais 3 pas rapides. Serge qui voulait se raser a pris un peu d’avance et a monté 540m en 1 heure.
Nous passons par les villages moyenâgeux de Gyaru et de Ngamal. Mangeons chez des tibétains crasseux. Ils viennent d’avoir le téléphone car celui-ci est encore propre. Ils parlent dedans très fort.
Arrivée à Manang, dernier village sur le tour. J’envoie un mail. 30F pour saisir 2 lignes que vos avez lue. Normalement les trekkeurs y font une pause d’une journée pour s’acclimater.
Il y a une salle de cinéma où ils passent :  « Himalaya, enfance d’un chef » et « Sept ans au Tibet ».
Beaucoup de moulins à prière, de chortens et de gompas (monastères).
Des yaks qui grognent comme des cochons. Quelques cavaliers qui soulèvent la poussière.

Mardi 17 :
Ce matin, nous sommes allés acheter des timbres à la poste  (ouverte apparemment rarement). Le postier ne savait pas bien compter. Robert et Jean ne s’en dépaîtraient pas. Avec mes quelques mots d’anglais, on s’en est tirés. Il est vrai que pour ceux qui n’ont jamais fait d’anglais (les 4 autres hommes, les femmes se débrouillent bien), ce n’est pas facile.
Matinée tranquille. Nous partons à 11h en emportant un sandwich (ils ne connaissent pas vraiment, on a eu du pain avec du fromage et quelques frites, c’est donc chaud comme pratiquement toujours ici).
Arrivée à Kangsar. Nous avons en fait quitté le tour habituel pour aller faire le lac Tilicho, lac le + haut du monde à 5000m. J’avais vu sur internet que ce supplément était recommandé dans les forums.
Annich H. a une angine et Robert est bronchiteux.
Visite d’un lieu religieux 300m plus haut. Je continue à 4200m pour voir le sentier du lendemain. Le sentier que j’avais prévu monte à 4800m. C’est un peu trop. Nous prendrons le sentier du milieu demain moins dur, mais exposé aux chutes de pierres.
Nous avons vu un abattage de yak. Un morceau est arrivé dans le patio du lodge. Nous allons, Serge, Robert et moi goûter à cette viande un peu fraîche, mais je préfère que bien vieille car il n’y a pas de frigo ici. Ce sera bon, mais vraiment dur à mâcher.
Robert a acheté une nouvelle montre à Kathmandou. Il porte donc 2 montres à son poignet, l’une à l’heure d’ici (4h1/4 de décalage) et l’autre à l’heure de la Garenne (lieu-dit où il habite). Et ainsi, chacun lui demande l’heure de la Garenne.

Mercredi 18 :
Arrivée au refuge du Tilicho. Passage d’un pierrier un peu compliqué.. A l’arrivée, le ciel est bouché. Les pierriers font 1000m de haut.
On a la chance de prendre la dernière bière au lodge, mais il n’y a ni coca, ni eau.
Reconnaissance avec Serge du sentier du Tilicho. Un torrent qui sera peut-être gelé demain et un petit pierrier. Sinon, c’est un boulevard. Rencontré un troupeau de mouflons. Demain lever à 4h30. Annick restera là. Nous avons en face de nous la Grande Barrière, une chaîne glaciaire de 1000m de haut. Herzog avait butté sur cette barrière avant de faire l’Annapurna 1.

Jeudi 19 :
Départ à 5h30. Il a neigé 5cm. Il fait –8°. Multi-couches. Froid aux mains, puis onglée. Nous retrouvons les mouflons dans la neige. Montée lente en 4h. Un peu de mal pour moi à la fin (alimentation trop tardive et pourtant je le sais que je dois manger une barre toutes les heures). Pause à l’altitude du Mont Blanc. Mon record est donc dépassé. Beaucoup d’émotion là-haut. Le lac est merveilleux. Photos de groupe.
Descente très rapide pour moi car j’ai peur que le pierrier d’hier soit enneigé. Manger rapide et retour avec Annick H. et 2 porteurs. Avons pris un thé dans un nouveau lodge. Sommes montés dans la salle à manger par une échelle car ce n’est pas vraiment fini. Ce nouveau lodge a comme partout des fenêtres qui ont de grands jours autour. Ici, on pose la fenêtre et on la fait tenir avec du ciment. Mais on ne fait pas les joints.
Retour ce soir à  Kangsar. Robert est fatigué comme d’ailleurs un peu tout le monde.

Vendredi 20 :
Petite étape de liaison pour rattraper le circuit normal. Et bien non, il a fallu descendre sur le torrent et remonter un dénivelé de 1000m environ. Serge a mal au ventre et au dos. Annick H. est arrivée bien fatiguée.
Montée pour moi à Letdar, 100m seulement. Le ciel chargé ce matin, s’est découvert et on voit les Annapurnas 2, 4 et 3 + le Gangapurna au sud et sans doute le Thorung Peak au nord. Coucher de soleil antastique.
Bon lodge. Le poële au milieu vient de s’allumer. Tout le monde est aussitôt autour. Des airs népalais dansants sortent de la cuisine.

Samedi 21 :
Montée facile à Thorung Phedi (4450m), donc 450m de montée. Encore des mouflons. Serge a eu une gastro. Nous avons mangé tôt. Chacun a fait une peu d’altitude pour mieux dormir. Je suis monté à 5000m. J’ai une grosse pêche. J’aurais avalé le col sans problème, mais il faut redescendre à cause de la nuit. Au Tilicho, j’avais aussi une grosse pêche la veille et le jour, c’était moins bon. J’ai défini l’ordre des décideurs en cas de problème : moi, Serge, Robert et Jean. Le décideur gère la corde et commande le guide. Serge et Robert règleront l’allure du groupe. Jean et Choan fermeront la marche.
Nous prenons une mule qui servira à Annick ou à un autre si besoin. Sinon, elle portera 5 sacs qui seront en moins pour les porteurs.
Il faut emporter de la nourriture pour la journée.
Nous nous couchons en tenue prêts pour le départ.
Plusieurs rêvent d’eau chaude et de nourriture différente.
Il neige. J’espère que demain la couche ne sera pas trop importante. J’envisage la montée sans inquiétude. La descente au nord m’inquiète un peu à cause de la neige et de la glace.. Les sacs sont prêts. Le mien est un peu lourd (corde).
Nous nous arrêterons à High Camp, puis au lodge des 5100m pour prendre un thé.

Dimanche 22 :
Lever 3h45. Départ 5h. Il a neigé toute la nuit, mais en bas il n’y a que 5cm.
Nous partons tranquillement. Tout le monde a la pêche, sauf Serge qui finit sa gastro. La neige nous ralentit car çà glisse. Pause au High camp, puis au lodge de 5100m où nous prenons un thé. La montée devient moins raide et nous arrivons au col où tout le monde s’embrasse. Nous déployons la banderole sur laquelle nous avons écrit : « Club Alpin du Mans » et nos noms ainsi que ceux des porteurs. Nous la lissons sue le fil avec les drapeaux à prière.
La descente est enneigée et glissante. Je mets la corde pour un porteur qui s’est étalé de tout son long avec son poids en arrière. La descente est très difficile pour eux surtout avec des chaussures non adaptées. Annick H. a aussi un peu de mal. Razhou est épuisé. Je lui met plusieurs la corde. Le guide et Jean me donnent un coup de main pour aider les derniers.  Choan prend même le sac de Razhou pour finir. C’est un ancien porteur, mais il n’a plus l’habitude. Il neigeotte et malheureusement, nous ne voyons pas les montagnes environnantes. Nous prenons une soupe dans un lodge.
Nous arrivons à Multinach, petit village qui donne sur le Mustang. C’est un lieu de pèlerinage pour les bouddhistes et les hindouistes. Hôtel confortable, mais pas d’eau chaude. Des petits vendeurs sur la place. Nous sommes redescendus à 3800m, mais il fait frois.
Liliane a une angine.

Lundi 23 :
Visite du temple de Multinach le matin.
Le guide se lance de l’eau des 108 fontaines pour se purifier. Nous allons aussi voir la flamme qui brûle toujours (gaz souterrain ??).
Dans un petit village, nous entrons grâce au guide dans un monastère privé. Ils sont tous là en train de lire les textes tibétains. C’est le plus vieux qui dirige car il a une plus grande connaissance de ces textes. Les plus jeunes nous regardent et rigolent parfois. Je laisse un pourboire devant le plus vieux. A la sortie, nous avons droit au thé au beurre rance de yak. J’avais tellement lu que c’était infect que j’ai bu ma tasse sans problème. Ce n’est pas bon, mais c’est buvable. Je crois que presque tous les autres ont donné leur tasse à boire aux plantes.
Départ ensuite pour Kagbeni. Ruelles typiques, vues sur la Gandaki que nous allons suivre maintenant. Dans un coin de rue, un phallus sculpté. Il y a même une touffe de poils pour faire plus vrai. Les dessins érotiques font partie ici du religieux. Ce n’est pas tabou comme chez nous, bien que les marques d’affection ne se font pas en public. De là partent les 2 treks qui vont vers le Mustang et le Dolpo. Bon lodge où nous mangeons et où la patronne nous met l’écharpe de ceux qui ont passé le col.
Puis départ plein sud vers Jomson. Le vent du sud est violent, mais supportable. Un peu de fatigue.
Le soir mail. Notre lodge borde la piste d’atteeriisage. Mais il n’y a pas d’avion la nuit. C’est la fête des lumières. Des jeunes passent dans les maisons pour chanter et danser. Des bougies ont été disposées à l’entrée du lodge.

Mardi 24 :
Départ à 6h30 pour une étape longue et plate (la seule).
Un peu de fatigue générale. Nous marchons souvent dans le lit du torrent presque à sec en ce moment, mais qui fait quand même 500m de large. Cà doit donner à la fonte des neiges.
Le soir, je mange un gâteau à la carotte avec le guide qui dort dans ma chambre ce soir.
Nous sommes à 2525m et nous allons passer entre le Daulaghiri (8100m) d’un côté et le Nilgiri sud (7000m) de l’autre. On voit l’Annaourna1.
Encore une coupure de courant. C’est très courant. Ils s’empressent alors de mettre des bougies.
Comme tous les soirs, cérémonie de commande des menus.

Mercredi 25 :
Départ 7h40 pour une descente de 1400m le long de la Gandaki. Vue sur l’Annapurna Sud (il y a en fait 5 Annapurnas numérotés de 1 à 4, plus le sud), le Tukuche et le Daulaghiri.
Serge est fatigué. Inquiétude pour la montée de 1500m demain.
Arrivée à Tatopani. Touristique.
Avec Serge,  Annick  L. et Robert nous nous baignons dans une source d’eau chaude près de la rivière. L’eau fait plus de 40°. J’y rentre comme je rentre dans l’eau froide, c’est-à-dire très lentement. Les hommes vont se refroidir dans le torrent et reviennent dans l’eau chaude.
Nous mangeons dehors. Le bruit des grillons est tellement fort que l’on ne s’entend pas.
Nous avons retrouvé le tropical avec oranges, bananes… Ce midi, nous avons mangé sous un bougainvillier.

Jeudi 26 :
Montée vers Ghorapani. Les marches dont j’ai déjà parlé.
Nous avons pour la 1ère fois mis les capes et ce soir à l’arrivée, il a plu et grêlé.
Les paysages ont beaucoup changé. : type forêt avec des rhododendrons immenses. Des maisons dispersées et beaucoup de villages.
J’ai pris un thé au rhum à l’arrivée et les autres hommes ont pris du même genre au chocolat.

Vendredi 27 :
Départ à 5h15 pour monter à Poon Hill. Montée de 320m faite avec Serge en 35mn. A l’arrivée, nous voyons déjà les montagnes. Nous sommes au moins 200. Ils ont même construit une tour au sommet de la colline.
Les appareils-photo crépitent. Je fais des panoramiques. Le soleil se lève et éclaire d’abord le Machupare, l’Annapurna 1, l’Annapurna Sud, le Daulaughari, le Tukuche et la montagne papillon.
Après la photo de groupe, petit-déjeûner copieux et descente cassante en zone tropicale. Nous retrouvons les champs de riz et de millet. La récolte commence à être mûre. Ils battent au bâton. La coupe se fait avec une petite faucille. Pas de chômage car çà emploie beaucoup de monde.
Nous arrivons à Birethanti. Les maoïstes sont installés au raz de notre lodge.
Nous n’avons pas voulu aller plus loin et rester encore un soir hors du bruit de la route.
Demain, marche d’une heure pour retrouver la route et prendre le bus vers Pokhara.   

Samedi 28 :
Les maoïstes me demandent le reçu où heureusement il est marqué : départ et arrivée de Pokhara. Nous n’aurons donc payé que 12 jours à leur cause..


Photo d'un alcolo au col en train de vider la prune à Yves J.
Photo du chemin: quand je vous disais que les marches n'étaient pas régulières!

Voici une photo recollée (au passage re-merci aux collègues qui m'ont payé cet appareil-photo bien utile) de la vue depuis Poon Hill. On y voit de gauche à droite:
-la chaîne des Daulaghiri avec la montagne papillon, le Daulaghiri 1 et le Tukuche,
-la vallée de la Gandaki par laquelle nous sommes revenus,
-la chaîne des Annapurnas avec les Nilgiris, l'Annapurna 1, le Machchupare (montagne sacrée et donc inviolée), l'Annapurna 3, le Lanjung Himal. On devrait voir à droite le Manaslu, mais avec le jour qui se lève, l'appareil-photo ne le fait pas ressortir.
On ne voit pas la vallée de montée qui est au loin à droite.

Je joins aussi une image tirée avec Google Earth où l'on voit bien la vallée de montée avec à gauche la chaîne des Annapurnas, le lac Tilicho (5000m) et le col du Thorong La (5416m) où nous sommes passés (ligne jaune). Au fond à gauche le Daulaghiri.

Merci à tous de m'avoir soutenu moralement.

Résumés filmés:

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