mardi 5 novembre 2019

Que dire de la Kirghizie?


 Tout d'abord, ce petit pays a plusieurs noms: Kirghizie, nom que l'on employait là-bas, Kirghizistan et Kirghisztan.
C'est un pays où les gens sont cools (Même les lacs sont cools, enfin "kul': Issy-kul, Song-kul, Chatyr-kul). C'est quand on est sortis de Chine que çà nous a frappés. Les 2 seuls militaires qui étaient à la frontière étaient en treillis et souriants; pas stressés et tirés à 4 épingles comme en Chine! On sent que le gouvernement ne crée pas l'angoisse. On a même pu photographier 3 policiers lors de la fête de l'indépendance et pas en cachette car ils ont posé. C'est un pays musulman modéré. La religion n'empiète pas sur les occupations. Les femmes paraissent libres. Bien sûr, les traditions sont encore quelquefois très pesantes. On a vu par exemple, une femme qui n'a pas pris de bière avec nous dans un bar à Osh au prétexte qu'il y avait 3 anciens à la table d'à côté. Elle nous a bien expliqué qu'il y avait 2 styles de vie en Kirghizie; l'un au sud traditionnel et religieux, l'autre au nord moderne et plus laïc.
Et quel accueil! C'est une tradition des nomades de donner le pain, le thé et autres aux personnes qui passent près de chez eux que ce soit des kirghizes ou des touristes. Ils n'attendent rien en retour et ils nous reçoivent vraiment avec plaisir.
Cà reste un pays assez pauvre avec peu de ressources naturelles. Le salaire mensuel  moyen n'est que de 200 €. Les villes et villages se sont développés tardivement, notamment lors de la période soviétique car les russes voulaient sédentariser les nomades; c'est pourquoi les rues se croisent à angle droit. Ils sont restés proches de la Russie et ne rejettent pas Poutine.
On peut voyager pour pas cher. Les vues de montagne sont fantastiques, mais çà manque vraiment de monuments, c'est dû à leur tradition de nomadisme. Ceci dit, les nuits dans les yourtes nous ont enchanté surtout qu'à chaque fois qu'il faisait froid, ils allumaient le poêle et là, il faisait très bon, voire trop chaud.
Et l'agence Ultimate Aventure est à recommander, tellement on se sent bien avec eux sur place à Bishkek et aussi dans le circuit avec leurs chauffeurs et leurs guides. A notre arrivée dans la nuit, chacun avait son nom indiqué à la porte de la chambre et leur petit-déjeûner est un régal.   
En résumé, une destination à recommander surtout si l'on aime la montagne.
Yves.

Que dire de la Chine?

Nous n'y avons passé qu'une semaine et donc vu peu de choses.
La demande de visa n'avait pas été simple avec un questionnaire très long. Il avait même fallu donner le numéro de téléphone de notre chef. Pas facile quand 10 personnes sur 11 sont en retraite!
A la frontière de l'aller, il avait fallu attendre devant un portail car ils fermaient pendant le repas: ils ferment aussi les week-end et les jours fériés. Au retour, nous avons attendu jusqu'à 16 h et nous avons alors traîné nos bagages sur plus d'un km dans un no man's land entre les 2 pays. On aurait cru un groupe d'immigrés.
Le contrôle à la frontière n'était qu'un apéritif. J'ai compté 12 présentations du passeport sur 90 km. Parfois, ils l'emportent et on attend quelquefois assez longtemps. Qu'en font-ils? Et sur ce même trajet, photos interdites. Le moindre détail peut être problématique, par exemple un "S" que l'on voit mal à cause du tampon qui a été mis dessus ou bien une page blanche laissée dans ce passeport. Pour le policier de base, c'est le règne de la peur: surtout ne pas faire d'impair et donc aussitôt, il en réfère à sa hiérarchie. Lors d'un contrôle avant le passage à la frontière pour le retour (à l'aller, nous nous tenions à carreau), j'ai voulu un peu m'opposer à l'ordre d'un jeune policier. Nous étions dans une salle immense. Mon contrôle était terminé. J'attendais donc les autres près de la sortie. Le policier m'a demandé de me mettre dans une petite salle annexe, je lui ai signifié que j'attendais les autres et que je ne gênais personne car nous étions seuls. Il a vu que cela n'allait pas être facile et m'a donc supplié ("Please, please...") d'aller dans cette petite salle. 
Pendant notre trajet vers le Mustagh-Ata, nous avons eu au moins 2 contrôles à l'aller. De même au retour.
Pour le retour vers la Kirghizie, environ 8 présentations du passeport.
En ville, chaque magasin, restaurant, hôtel, marché, parc a son portique et ses policiers.
A chaque feu, nous sommes flashés.
Devant les écoles, il y a une grosse barrière (barreaux de 15 cm de diamètre), 3 policiers en triangle: formation classique chez eux avec 3 objets qui sont le bouclier, un pique et un repoussoir (avec un arc au bout). En plus, il y a une rangée d'auxiliaires tenant bien droit une massue d'un m de long. Nous cherchions la porte d'entrée d'un parc et nous nous sommes approchés de l'entrée d'une école. Les policiers ont tout de suite été affolés et nous ont fait signe de nous éloigner. On a l'impression que le gouvernement dirige le pays en entretenant l'angoisse.
Notre guide nous a dit que s'il y avait un problème, il irait en prison. Il nous disait sans cesse de faire attention quand nous traversions les rues. Je lui ai demandé combien il y avait de policiers en Chine. Il n'a pas su ou pas voulu me répondre.
Sur le marché aux bestiaux de Kashgar, le groupe a été suivi par 2 jeunes. On aurait dit 2 gars qui cherchaient à nous voler quelque chose, mais je les ai vus parler à un policier. Nous les avons signalés à notre guide; celui-ci s'est approché d'eux, ne leur a pas adressé la parole et a conversé avec son téléphone.
J'ai été surpris de la modernité de la ville. Tous les 2 roues à moteur marchent sur batterie ainsi que beaucoup de voitures. Ils paient directement avec leur téléphone. Les bâtiments n'ont rien à envier aux nôtres.
Une chose qui nous a étonnés, c'est l'absence de terrasses de café. On ne peut boire qu'à l'intérieur des hôtels ou au restaurant.
Nous n'avons pas eu le temps de parler aux habitants. En pleine ville, les gens n'ont pas l'air malheureux. Je pense que la plupart adhère au nouveau système de "contrôle social" basé en grande partie sur la reconnaissance faciale. Il en résulte un système  qui récompense ou pénalise les citoyens. Extrait du journal 20 minutes; "Certains sont carrément interdits d'avion ou de train. Si, dans la capitale on a plus de chances de trouver un job avec un crédit élevé, dans la ville de Qinghuangdao, la récompense prend la forme d'un « certificat de citoyen modèle » ou d'un examen médical annuel gratuit".
Pour parler du Xinjiang: cette région est habitée par des ouïghours qui sont musulmans. Ils étaient indépendants, mais la Chine les a absorbés comme le Tibet. Le gouverneur du Tibet ayant bien fait son travail en écrasant le Tibet, on l'a nommé gouverneur du Xinjiang. Il y a eu quelques attentats et c'est l'excuse pour écraser la région. On dit qu'il y a 1 million de ouïghours en prison, soit 10% de la population. Le gouvernement chinois a d'abord nié cet état de fait, puis il a dit que les centres de détention étaient des écoles de formation. Les quelques personnes interviewées que l'on voit dans le document récent d'Arte se plaignent de sévices... Cette année, c'est l'intellectuel ouïghour Ilham Tohti, condamné à la prison à vie qui a eu le prix Sakharov des droits de l'Homme.
La Chine est une puissance colonisatrice assez récente: Xinjiang, Tibet, nord de l'Inde; elle considère Taïwan  comme une province à elle. La méthode est simple: amener de nombreux hans (la population majoritaire) dans les régions envahies , si bien que celle-ci devient majoritaire sur place. On dit qu'il n'y a plus que 40% de tibétains au Tibet. Une autre façon d'intégrer ces ouïghours est de les "encourager" (en échange de liberté, d'argent...) à se marier avec un han.
Personnellement, ce pays me fait peur. Il va dominer le monde d'ici peu en dépassant les Etats-Unis. Ils ont construit des routes qui rentrent profondément dans les pays voisins (Népal par exemple). Ils construisent des infrastructures dans des pays pauvres et comme ceux-ci ne peuvent pas payer, ils se paient en matières premières, en terres cultivables...
Tout le peuple est conditionné, les très rares opposants sont internés. Quand on pense qu'ils ont accès à un internet restreint: pas de Facebook, de Twitter, de Youtube, de Google. Je signale à notre guide d'aller voir mon blog pour voir ce que j'écris chaque jour de voyage; il me répond qu'il ne pourra pas y avoir accès.
A chacun de se faire sa propre opinion. Il suffit d'aller sur internet (accessible à tous chez nous) pour se faire une idée. 
En conclusion, je fais mienne cette maxime: "La France est un paradis habité par des gens qui se croient en enfer".
Yves.

mercredi 23 octobre 2019

Films sur youtube


Bonsoir,

Vous pouvez voir 2 films qui résument notre séjour (en cliquant sur les photos):
https://www.youtube.com/watch?v=GhGInq6KzBw



https://www.youtube.com/watch?v=gi_crjdUzlU


Comme d'habitude, c'est du brut. Je travaille sur les films qui seront présentés en public.

Yves.

lundi 7 octobre 2019

Photos

Bonjour,

D'habitude, je mets quelques photos sélectionnées en ligne, mais cette fois Paulette a déjà fait le travail. Vous pouvez donc voir sa page:
https://photos.app.goo.gl/THYZRRHTDwZUpbBk7


A suivre 
Yves.

jeudi 19 septembre 2019

19 septembre: dernier jour


Salam,
Les derniers jours sont toujours un peu stressants.
On commence par les boulevards et l'on repasse sur la place centrale où il y avait la fête de l'indépendance le 1er jour. Puis le marché avec des achats de souvenirs: chaussons de feutre, quelques chapeaux kirghizes et diverses choses.
L'après-midi, on visite le grand supermarché très moderne.
Elvira nous signale qu'il y a une nouvelle mosquée construite par les turcs qui ressemble à Ste Sophie. Je me perds à la chercher et la trouve enfin grâce à un étudiant kirghize qui ne comprend pas grand chose en anglais. La mosquée est superbe. Ici, on a le droit de rentrer dedans et même de filmer. C'est l'heure de la prière, je filme encore et là, il y a un gars qui me dit non. Bon, j'arrête. Je n'ai pas vu Ste Sophie à Istanbul, mais çà doit y ressembler.
Demain, lever à 3 h et retour vers la France.

A suivre.
Yves.

mercredi 18 septembre 2019

18 septembre: Osh

Salam,
Petit-déjeuner sympa avec crêpes, différentes confitures et miel.
Balade dans les rues principales. La statue de Lénine domine la place centrale. L'influence soviétique est présente partout dans les constructions.
Ce n'est pas la peine de venir au Kirghistan en touriste pour voir des monuments. Nous n'en avons vu qu'un: le caravansérail de Tash Rabat. Pourquoi? Sans doute parce que c'est un peuple de nomades. Par contre, si c'est pour voir des montagnes, alors on est servis!
Visite du marché d'Osh (rappel: le nom d'Osh vient du mot ´osh´ que prononcent les marchands qui poussent leur chariot dans les allées et qui disent ´osh´, 'attention'). Nous ne faisons qu'une allée qui est très longue. À part les chapeaux kirghizes et les chaussons, peu de choses pour touristes. Le quartier des forgerons nous a attirés.
Repas du midi avec brochettes et frites; les français sont contents!
Petite visite d'un musée dans une yourte de 3 étages et transport vers le petit aéroport. Nous avons moins d'une heure de vol; il aurait fallu au moins 12 h par la route. Nous survolons de nombreuses montagnes déjà bien enneigées. Encore une fois, c'est magique.

A suivre.
Yves.

Les bébés sont très serrés dans leur berceau (jusqu'à 2 ans). Vous pouvez voir un trou dessous ce berceau. C'est pour passer le petit instrument montré par Elvira: l'un pour les filles (à droite) et l'autre pour les garçons. Comme çà le pipi est évacué.

mardi 17 septembre 2019

17 septembre: transhumance

Salam,
Et oui, nous descendons de la montagne pour nous rendre à Osh.
Mais nous ne sommes pas les seuls car nous devons doubler au moins 5 troupeaux de moutons qui descendent aussi et ce n'est pas facile à doubler. Les cavaliers portent les agneaux nés tardivement.
Il a un peu neigé sur la montagne au passage d'un col. Les paysages sont toujours magnifiques.
Nous retrouvons de la chaleur à Osh, ville de 300000 habitants peuplée à 60% d'ouzbèques qui sont plus religieux que les kirghizes. La conséquence visible est le port du voile chez les femmes assez courant.
Nous sommes à environ 20 km de l'Ouzbékistan.
Nous dormons dans une guesthouse et allons manger dehors dans un patio couvert de vignes.
On a acheté une bouteille de vin kirghize. Il y avait du rouge demi-sec, on a pris un autre. En le goûtant, on a trouvé qu'il était doux; normal car la guide nous a dit qu'il était demi-sec, ce que nous n'avions pas pu voir car écrit en kirghize, l'alphabet étant bien sûr cyrillique.

A suivre.
Yves.

lundi 16 septembre 2019

16 septembre: Tary Mogol

Salam,
Vent bien frais ce matin. On le sent même dans la yourte.
Matinée libre: épluchage des légumes pour le plov pour certaines, démontage d'une yourte pour certains. Pour ma part, balade au milieu des nombreux lacs. Il fait vraiment frais.
Dés la fin du repas, nous montons dans le minibus et redescendons vite car pas de démarrage. Nous poussons donc et çà démarre. Ouf!
Nous dormons ce soir à Tary Mogol dans une guesthouse: les hommes d'un côté et les femmes de l'autre.
Petit tour du gros village (4000 habitants). Il n'y a que des agriculteurs qui s'empressent d'arracher les pommes de terre avant le gel. Les vaches et les ânes broutent n'importe où. Il y a plusieurs maisons en construction; le style est très simple, les menuiseries sont en plastique de base. Les toits sont en tôle et les murs en brique ou en terre.
Le Salam est le passe-partout, les enfants sont souriants et pas sauvages.
Nous trouvons de la bière dans une maison. Çà nous manquait! Il n'y en a pas dans l'épicerie car ici, on est dans un pays musulman.

Ce soir, grosse surprise: Elvira a fait venir des musiciens chanteurs locaux. Ils nous font partager leur passion et nous font danser. Je filme ce moment. Les 2 jeunes ont 16 ans et ont de belles voix de baryton. Le chant est très important chez les kirghizes.

A suivre.
Yves.

Elvira devant le plat de plov.

15 septembre: dernière rando

Salam,
Temps couvert ce matin. Le soleil étant caché, il fait frais. Çà sent l'automne.
Nous partons le long du lac le plus près qui est assez grand et marchons dans les grands espaces. Nous rencontrons un berger déjà vu avant-hier; il se demande pourquoi nous marchons. Plus loin, nous rentrons dans la yourte de sa femme qui a eu 7 enfants. Elle garde la petite dernière qui a 4 ans. Les autres sont dans le village pour aller à l'école. Nous sommes accueillis avec du pain, du thé et du yaourt. Ils sont toujours prêts à accueillir quelqu'un. Pourtant cette yourte est complètement isolée.
Nous avons quelques flocons de neige et le pic Lénine n'est plus visible.
Au retour, 2 yourtes de notre camp sont démontées et pourtant plusieurs touristes sont arrivés.
Nous avons quelques morceaux de viande chaque soir, mais comme c'est du yak, on s'en passerait car c'est impossible à mastiquer.

A suivre.
Yves.

Le four dans la yourte.

14 septembre: camp de base haut

Salam,
Il a bien glacé cette nuit. Avec le poêle on cuit le soir, mais dans la nuit çà fraîchît.
Temps merveilleux, mais tant que le soleil n'a pas passé la ligne de crête, çà caille.
Rando avec une longue marche d'approche comme d'habitude, c'est surtout au retour qu'on en bave. Puis on attaque du sérieux pour arriver à un col à 4150 m qui domine le camp de base avancé. Il n'y a rien puisque les tentes ont été démontées. Repas, puis petit plus sur une arête de 120 m pour une majorité du groupe. Le paysage est grandiose avec des glaciers noirs de pierres en bas.
Le camp 1 n'est guère plus haut (4400 m), mais là encore, il y a de la distance. Il y a en plus les camps 2 et 3 pour l'ascension. Comme souvent, il y a des ex-votos sur un rocher en mémoire des alpinistes morts dans l'ascension. Il y a quelques années, 14 alpinistes ont été emportés par une avalanche.Je rappelle que mon ami Michel Aubert est mort dans cette ascension (voir sur mon blog l'article qui lui est consacré). J'ai ainsi qu'Andrée et Patrick, une pensée pour toi Michelle, sa femme.

Ce soir le temps se couvre un peu, on verra demain.
On a pu de laver à l'eau chaude car ils ont mis un four entre 2 douches. On en avait vraiment besoin; les habits noirs ont pris une teinte grisée.
Avec ces yourtes on aura eu plus de confort qu'en tente .

A suivre.
Yves.

13 septembre: camp base pic Lénine

Salam,
Petit-déjeuner avec une nouveauté: les samoussas au potiron. C'est très bon. Nous étions donc chez l'habitant. Le monsieur était très gentil, mais on n'a pas vu la dame.
Puis transfert avec notre nouveau chauffeur ouzbèque (il y a une grosse communauté d'ouzbèques du côté d'Osh). Ceux-ci sont plus pratiquants que les kirghizes.
La piste est très poussiéreuse, çà rentre un peu dans le minibus. On a face à nous le pic Lénine à 7100 m qui nous domine.
On arrive à un camp de yourtes. Le repas est pris dans une pièce faite de 2 containers collés. Nous sommes à 3500 m à peine.
On part faire une randonnée vers un point de vue. C'est plus que beau, c'est splendide. Bien sûr le sommet, mais aussi de multiples petits lacs bleus et turquoise. Et aussi les roches colorées. Il y a très peu de monde, les tentes du camp de base haut ont été démontées le 2 septembre. Avec Michel, on a fait un petit plus de 100 m et approché les 4000 m, mais je me traîne, je n'avance plus; Michel allait 2 fois plus vite! Heureusement qu'en descente, j'ai un peu moins perdu.
Ce soir, dans la yourte, c'est une étuve avec le poêle allumé.

A suivre.
Yves.

Devant le pic Lénine.

jeudi 12 septembre 2019

12 septembre: retour Kirghistan

Salam,
Pluie ce matin.
Montée vers le col Irkeshtam ( il n'y a que 2 passages entre les 2 pays). Encore de multiples contrôles, j'ai compté 8 présentations du passeport. On a même été arrêtés 2 fois dans 1 km. C'est un état super policé. Même quand ils ne font pas de zèle, c'est vraiment lourdingue. Le moindre détail comme un B d'un nom un peu caché par le tampon est sujet à problème; il faut alors appeler la hiérarchie! On est vraiment soulagés de revenir au Kirghistan. Le guide était stressé, il n'arrêtait pas de nous dire de faire attention. Si j'ai bien compris, c'est la prison pour lui s'il y a un problème. Il ne pourra pas lire ces lignes car en Chine, pas de Facebook, ni de Twitter. ni de Youtube, ni de Google...

Nous sommes arrivés à la frontière à 15 h, mais ils n'ont ouvert le portail qu'à 16 h 30. Il faut dire qu'à part les camions, il n'y a pratiquement personne. Pour passer, il a fallu porter nos lourds sacs pendant plus d'un km et arrivés au poste kirghize, pas d'Elvira. Le chef est arrivé et a appelé au téléphone et l'on a vu un minibus arriver au loin et notre Elvira nous a accueillis à bras ouverts.
Nous avons monté un col à 3700 m tout en longeant la magnifique chaîne du Pamir. Il a neigé il y a 2 jours et le blanc ressort. Que de grands espaces. Ils ont pratiquement tout démonté pour l'hiver car c'est une région très froide (jusqu'à -60 en hiver). Coup de chance. Une yourte se démonte au loin; nous y allons et aidons ( enfin pas moi car je filme) les 2 gars à finir de démonter et à charger sur le camion. Le costaud Michel retient le tunduk (rond supérieur) qui est assez lourd.

Nous dormons dans une guesthouse d'un gros village. Le repas se fait sous la yourte dans laquelle ils ont allumé le poêle. Elvira nous écoute parler de la Chine qu'elle ne connaît pas, puis reprend ses discussions passionnantes sur son pays qu'elle aime.
A suivre.
Yves.

mercredi 11 septembre 2019

11 septembre: Kashgar dernière

Nihao,
Et oui, c'est déjà le dernier jour en Chine. Demain nous repartons pour le Kirghystan.

Le repas d'hier soir était copieux, mais ce matin quelques diarrhées ont suivi.

Dés le lever, nous sommes allés d'an le parc voisin voir les activités du latin: beaucoup de personnes seules, mais aussi des groupes qui se forment autour d'un animateur équipé d'un ampli. Les gens dansent donc pour certains avant le travail.
Pour rentrer dans ce parc, une dame qui était dedans nous a fait signé de faire un détour. Nous nous engageons dans l'entrée d'une école et là, un policier en formation triangulaire nous intime ordre de ne pas passer là. La formation triangulaire consiste en 3 policiers qui sont dos à dos avec pour le premier un bouclier, le 2éme une tige pour repousser et le 3ème un pic. On continue donc et on se retrouve devant une autre entrée de l'école. Il y a là, en plus dessous policiers, 6 personnes avec une massue longue d'un mètre qu'ils appuient au sol. Les enfants sont vraiment très protégés!

Ce matin, nous sommes retournés faire un tour dans la vieille ville restaurée avec quelques artisans en activité. Le pain est joli et cuit dans un four comme en Inde.
On prend un thé dans une vraie maison de thé; nous sommes assis sur un grand tapis.
Nous mangeons dans un restaurant musulman, pas de bière, mais pour nous, il y en a! Ceux qui ont eu besoin d'aller au WC ont eu peur pour la suite... On verra...

Retour au bazar pour une grande majorité et achat d'étoffes.
On revient en longeant la très vielle ville qui semble abandonnée; on trouve un coin qui semble en restauration.
Il fait chaud et on cherche une terrasse. Et bien, pas de terrasses! On boit dans les restaurants ou les hôtels, si bien que l'on se retrouve en bas de notre hôtel.

Un point que je n'ai pas abordé: internet. Les mails passent comme vous le voyez, j'ai réussi à le mettre sur Eurosport, Yahoo et ma banque. Mais pas de Google, si je tape: météo Kashgar, le serveur ne donne pas d'accès. C'est très frustrant.

A suivre dans pas mal de jour car dans le coin du pic Lénine, çà ne doit pas passer.
Yves.

mardi 10 septembre 2019

10 septembre: retour Kashgar

Nihao,
Les randos n'étant pas très nombreuses dans le coin, nous avons décidé de rentrer ce soir.
Il y a de nombreux troupeaux de yaks, de moutons et de chameaux. Ils sont guidés à moto et non à cheval comme en Kirghizie. Ils n'ont pas grand chose à manger. Il y a pas mal de pieds de génépi. Nous avons vu quelques marmottes rousses et des lapins.
Nous faisons une rando ce matin pour atteindre un petit point de vue qui approche 4000 m. Le vent est encore plus fort qu'hier. Parfois il y a des giboulées qui emportent tout, notamment les ordures.

Retour ce soir â Kashgar. C'est long car le bus roule à 60 km/h maxi. Dés l'arrivée nous allons manger dans un restaurant installé dans l'ancien consulat de Grande Bretagne. C'est un peu décrépi. Comme vous le voyez, ils nous servent 13 plats différents pour nous 11.
Retour au même hôtel 4 étoiles. C'est quand même étonnant que dans un hôtel de cette gamme, personne à l'accueil ne parle anglais. Ils communiquent avec une application de traduction ou orale â partir de leur smartphone.
A suivre.
Yves

Le lac Karakul

9 septembre: Mustagh-Ata

Nihao,

Toute la nuit, les ouvriers ont travaillé sur la nouvelle route. Ils veulent avancer avant la neige et le froid.
Petit-déjeuner vers 9 h, difficile de l'avoir plus tôt. C'est difficile de démarrer les randos à nos heures françaises.
Nous avons eu le vent 3/4 face, ce que je n'ai jamais apprécié car je n'arrive pas à respirer.. Il a fallu traverser un torrent dont les pierres étaient couvertes d'un cm de glace. Personne n'a glissé car nous avons pu casser cette glace.
Nous devions dormir dans des cabanes de berger pour attaquer le camp de base le lendemain. Le groupe à choisi de revenir dans notre fausse yourte craignant la rusticité des cabanes. De ce fait, chacun a choisi d'enchaîner ou non directement ce camp de base à 4500 m. Seuls Claude, Philippe, Maryline et Michel sont allés. 4 autres dont moi ont fait demi-tour à mi-pente. C'est donc la première fois de ma vie que je fais demi-tour avant l'objectif. Tout le groupe serait allé en haut si nous étions partis une heure plus tôt et s'il n'y avait pas eu ce vent de face.
Le retour à été bien longuet dans la caillasse. Et, une autre première pour moi, j'ai fini avec bon mal au pied droit: une vieillerie?
Nous avons eu une météo excellente. Demain s'annonce pluvieux. On verra.
En attendant, on a eu beau toute la journée sur ce magnifique Mustagh-Ata dont le sommet paraît si proche. Il faut pourtant 14 jours pour le grimper.
Nous sommes situés dans un lieu unique, nous sommes donc en Chine, mais tout près de nombreux autres pays. Dans le sens des aiguilles d'une montre: l'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan (couloir de Wakhan), le Tadjikistan et le Kirghystan. Quand on passe une frontière, notre opérateur s'empresse de nous indiquer son correspondant local; et bien, Andrée a reçu un SMS lui donnant un opérateur tadjike alors que nous sommes bien en Chine.
Nous avons expérimenté les WC chinois. C'est très simple: il y a une rangée de trous et des petits murets de 80 cm de haut en séparateurs, rien en façade. On s'y fait, çà permet de causer, mais si le voisin est chinois, c'est plus compliqué.

A suivre.
Yves.

Troupeau de chameaux passant devant le Mustagh-Ata.

8 septembre: marché aux bestiaux Kashgar

Nihao,
Ce matin, le temps est couvert. Nous allons voir le fameux marché aux animaux de Kashgar. J'avais lu que l'on pouvait y parler 18 langues. Il a été déplacé en dehors de la ville.
Le marché est actif relativement tard, les bêtes arrivent par camion. Il y a peu de chevaux et d'ânes, mais des yaks, des chèvres, des vaches et surtout des moutons qui sont parqués ou alignés le long d'une corde. Je suis rentré dans le coin des taureaux. Bien qu'ils soient attachés, çà remue et je me méfie. L'un d'eux s'est détaché et ils ont eu du mal à l'attraper. Les rangs de moutons sont spectaculaires vus de derrière car leurs 2 boules de graisse au postérieur ressortent. Le marchandage est particulier: ils se tiennent par la main et l'on ne comprend pas les enchères. Quand l'accord est passé, les liasses de billets circulent. Il y a bien sûr tous les bouis-bouis pour manger avec les fours à brochettes et à momos.

Nous prenons ensuite le bus pour monter la Karakorum Highway, un nom qui est dans mon imaginaire depuis longtemps. C'est par là qu'est passé Marco Polo. Cette route va vers le Pakistan. Ils sont en train de la refaire. C'est un travail gigantesque; il y avait eu 400 ouvriers décédés lors de la construction précédente. Et il reste plus de 150 km à faire jusqu'au col, les plus durs.
J'ai oublié de dire que nous avons encore subi 2 contrôles sur la route.

Près d'un lac de barrage très venté, il y a plein de vendeurs de jade. Nous sommes dans une région de différentes mines.

Nous passons près du lac Karakul et nous installons dans un village tout neuf. Nous dormons dans des yourtes faites en ciment. C'est tout neuf; ils ont même prévu l'électricité et la douche, mais ce sera pour plus tard.
Nous mangeons dans une cabane en tôle. C'est du rustique et puis, ni cuillère, ni fourchette, que des baguettes et là, ce n'est pas la joie pour manger des spaghettis et des légumes en petits morceaux.

Et, le summum, nous sommes au pied du Mustagh-Ata, encore un nom ancré dans mon imaginaire. C'est le 7500 m le plus facile du monde, mais bon... De nos 3700 m, il paraît débonnaire!

A suivre.
Yves.

samedi 7 septembre 2019

7 septembre: Kashgar

Nihao,
Parfois il n'y a pas grand chose à dire, mais aujourd'hui, il y a de la matière.
Tout d'abord, le cours de la bière: même chinoise elle est bonne et peu chère; 1 € au restaurant.
Je me suis mis à un distributeur pour retirer de l'argent. Il y a heureusement le choix de la langue: anglais ou vermicelle. Je choisis bien sûr anglais. A partir de là, tout était en ... Chinois. Heureusement, le guide était là et pourtant le 1er distributeur n'a rien voulu savoir. Le 2ème, c'était bon.
Nous nous étions mis à l'heure locale hier soir et ce matin, j'ai mis tout le monde, y compris le guide, à l'heure de Pékin. Parce que c'est l'heure officielle inscrite partout et surtout parce que l'on se trouve ainsi avec 2 h d'avance sur le soleil comme en France. Ainsi, il m'est plus facile de dire que l'on va se lever à 8 h qu'autrement à 6 h qui a une influence négative car çà paraît tôt. Le poids des habitudes! La Chine n'a donc qu'un fuseau horaire alors que la Russie ou les États-Unis en ont 3 ou 4.
Ce matin, visite de la tombe de la concubine qui date du 15ème; style Samarcande avec des carreaux de faïence sur les façades.
Dans le lit de la concubine (6 mx2 m), il y avait le lit du bébé avec dedans les petits instruments de bois que l'on mettait aux zizis des bébés pour faire couler le pipi: une sorte de pipe pour les garçons et un tube percé pour les filles.
On a pu voir au passage un spectacle de danse.

Repas consistant avec 5 plats, dont des momos en fin; nous nous étions d'ailleurs levés de table croyant que c'était fini. La soupe était quand à elle en 4ème postion derrière les brochettes excellentes. Il y a un énorme plateau tournant au milieu. Il y avait un orchestre ouïgour et nous étions servis par des ouïgours très reconnaissables par rapport aux chinois. La salle était immense et classe.
Nous nous asseyons à table, pas de carte présentée. On découvre! Parfois c'est épicé.

Visite de l'immense bazar local avec ses quartiers. Pour les locaux avec peu de choses pour touristes. Les vendeurs sont du genre souriant.
Nous avons aperçu la vielle ville qui est toute rikiki. Elle est interdite aux touristes et va se délabrer très vite car faire en adobe. Beaucoup de spécialistes mondiaux dont des chinois ont crié au secours et peut-être sauveront-ils ce petit reste.
En attendant, ils ont construit une nouvelle "ancienne ville" avec de grandes avenues qui est pas mal réussie; quelques artisans sont présents, mais surtout des vendeurs pour touristes! J'ai tout de même été très heureux de trouver un cordonnier de rue pour changer mon système de fermeture éclair de banane qui ne marchait plus. Il m'a demandé 2 yuans, soit 25 centimes d'euros! Dérisoire, je lui en ai donné 5 car j'étais vraiment content; sinon, mon camescope aurait été à l'air.

Notre guide Nicolas ( nom qui lui a été donné par son prof de français) nous a demandé d'où l'on venait. Quand on lui a dit que Le Mans faisait 150000 habitants, il a dit que c'était un " petit village", ici les villes commencent à 2000000 d'habitants. Pour lui, Kashgar qui a 400000 habitants est aussi un village. Même la France est toute petite; elle fait la taille du district de Kashgar.

Encore une chose qui nous étonne: tous les scooters ainsi que la plupart des voitures sont électriques. C'est donc très silencieux et on est souvent surpris quand on voit un véhicule près de soi.

A chaque entrée d'hôtel, de restaurant, de musée... nous passons sous un portique et il y a là au moins 2 policiers armés et casqués. La surveillance est continuelle; et bien, vous n'allez pas me croire, au bout d'une journée, on n'y fait plus du tout attention!

Ce soir, nous mangeons dans une salle toute simple: voir la photo!

A suivre dans quelques jours car demain après-midi, nous partons vers le Mustagh-Ata en espérant une bonne météo car ils annoncent un temps bien moyen.
Yves.

vendredi 6 septembre 2019

6 septembre: frontiére

Nihao,
Direction la Chine. 1er contrôle du côté kirghize; il n'y a qu'un guichet et c'est un peu long. Heureusement qu'il n'y a pas beaucoup de monde. Puis encore un contrôle du côté kirghize.
Nous passons 3 cols dont le Torugart à 3700 m à la frontière et là, comme le guide chinois n'est pas arrivé, la grille de la frontière est fermée pendant 1 h 30 pour la pose de midi. Par chance, nous doublons la file de camions. Nous montons dans un petit car et on attaque la route défoncée. On aura une pluie d'orage. On aura présenté nos passeports environ 12 fois et ce sur 150 km, on ne sait plus vraiment combien. Au contrôle de l'immigration, tout le monde a eu les empreintes et le visage, mais pas moi. Pourquoi? Et à chaque fois, c'est long et heureusement que nous ne sommes pas nombreux.
A un dernier contrôle, on est intrigués par une policière en jupette qui porte un long bâton et un bouclier.
On finit sur un autoroute oû il y a très peu de voitures. Attention aux excès de vitesse, il y a des caméras partout.
Arrivée à Kashgar de nuit.
C'est une grosse ville moderne. Nous commençons par aller dans un restaurant assez chic. On a de multiples plats, un peu épicés dans l'ensemble. Il y a beaucoup trop à manger. Ils nous ont d'abord servi 1 verre d'eau chaude et fidèles à nos habitudes, nous goûtons la bière chinoise. Comme on n'a pas un yuan, on ne sait pas le prix. Notre hôtel est immense et de bonne qualité.
Notre guide se prénomme Nicolas! Il a eu un problème d'accident et ce n'est pas lui qui est venu à la frontière, mais il était là ce soir.
A suivre.
Yves.

5 septembre: col Tash Rabat

Salam,
Journée complète de rando. Approche très longue et attaque du col de Tash Rabat. Il fait à peine 4000 m, mais pour la plupart, on en bave.
Beaucoup de marmottes et quelques yaks.
Du col on voit le lac Chatyr Kool et juste derrière, c'est la Chine. Les caravanes passaient donc ce col et s'arrêtaient au caravansérail que l'on a visité hier soir. Il y a du vent, mais on mange là quand même.
Juste quand on entame la descente, arrive un troupeau d'une cinquantaine de yaks qui passe le col et qui est non accompagné.
Le retour est très long, on en a plein le...
L'ensemble où l'on dort est arrangé avec goût. Les WC sont propres, ils nous font un feu dans la yourte; hier soir, on cuisait; on a ouvert la yourte pour refroidir. Il y a un bâtiment de type refuge dans lequel on mange.
Et surprise, il y a même un hammam. Nous avons tous essayé.
Nous sommes étonnés de l'absence de monuments historiques. C'est le pays des grands espaces dédiés à l'élevage.
Demain, départ pour la frontière chinoise qui est proche.
A suivre.
Yves.

Les yaks qui arrivent au col avec au loin le lac et la Chine.

4 septembre: Tash Rabat

Salam,
Quelques gouttes cette nuit, mais quand on se lève, c'est sec.
Petite rando pour passer un col.
Nicole et Michel battent leur record à chaque pas. Après les grands espaces inhabités, on descend rapidement vers Narin, ville de 40000 habitants. Avant, on a quitté la piste. On roule sur la route de la soie. Quelques achats notamment d'une carte du pays qui nous manquait et route vers Tash Rabat, le célèbre caravansérail.
Nous quittons la grande route et obliquons vers Tash Rabat. Un peu déçu par la taille. Je m'attendais à du monumental. Il y a quand même 22 chambres. La coupole effondrée à été reconstituée. C'est très sombre. Le bâtiment est à moitié enterré et à part la coupole, le dessus est plat. Çà devait être très rustique. C'était la 1ère étape après la frontière chinoise. C'est le seul caravansérail qu'il reste.
A suivre.
Yves.

Photo du groupe avec le drapeau kirghize qui est rouge avec en son centre un soleil qui entoure le toit de tunduk (rond supérieur de la yourte).

mercredi 4 septembre 2019

3 septembre: Bouzkachi

Salam,
Ce matin, rando au-dessus du lac. Aucune maison à perte de vue, mais que des yourtes qu'ils vont bientôt démonter.
On passe près d'une yourte où ils sont en train de séparer la crème du petit lait avec un outil à manivelle comme dans notre jeunesse.
Après le repas, promenade à cheval pour qu'on devienne un peu kirghize; 1 h çà va!
Et puis, on a eu le droit aux jeux kirghizes:
- ils doivent ramasser des billets posés au sol avec le cheval au galop
- puis la lutte: 2 hommes à cheval essaient de faire tomber l'adversaire par tous les moyens
- puis la course à la fille: la fille, en l'occurrence, une dame de 40 ans qui nous fait la cuisine, part à fond sur un cheval et naturellement, l'homme doit la rattraper et l'embrasser. Je peux vous dire que la femme, genre femme au foyer rondelette, était à l'aise et que le cheval recevait de multiples coups de fouet
- et enfin, le match de bouzkachi: 2 équipes de 5 s'affrontent. La chèvre dont ils ont coupé la tête et les jambes, est placé à terre; ils doivent l'attraper et la porter dans un but. Mais c'est une grosse bagarre. En temps normal, presque tout est permis; mais là, comme c'était des bergers, ils ne se donnaient pas de coups. L'un d'eux s'est quand même fait mal à une main et est ensuite tombé de cheval. Quand à la chèvre dont les os sont bien cassés. elle est bien sûr mangée par le groupe. Les participants ont arrosé çà copieusement; dans ce cas, c'est le cheval qui ramène le cavalier.
A suivre.
Yves.

2 septembre: lac Song Kul

Salam,
Ce matin, rentrée des classes à l'école du village qui va du primaire à la terminale. Tous les élèves sont costumés avec pour les filles: un corsage blanc, une jupe noire et un chouchou (obligatoire) dans les cheveux. Tout le monde de réunit dans une cour, les officiels assis avec une table. Tout d'abord l'hymne kirghize debout avec la main sur le cœur. Il y a des discours, des danses, des musiciens, des bouts de récit de la légende de Manas.
Je pensais qu'on allait rouler sur des routes, mais ce sont souvent de grandes pistes relativement roulantes avec peu de nids de poule; le chauffeur roule donc relativement vite. Nous croisons des camions pleins de charbon et passons près d'une mine, enfin de trous dans lesquels ils creusent.
Passage d'un col à 3200 m et nous entamons une rando sur la route. On sent tout de suite l'altitude.
Il y a des yourtes dispersées avec de grands troupeaux de moutons et aussi de vaches et de chevaux.
Nous approchons d'une 1ère yourte et sommes tout de suite invités à rentrer. La dame nous offre le pain à tremper dans la crème et le thé. Les 3 sont bons. Nicole me dit à l'oreille que la guide à dû prévenir, mais non, c'est l'accueil normal. Nous sommes invités dans une autre yourte et reprenons le pain avec la crème.
Nous apercevons une kirghize qui va traire une jument; comme celle-ci a peu de lait, il faut la traire 5 fois par jour.
Nous arrivons auprès du lac qui fait 26 x 15 km. Nous nous installons dans 4 yourtes. Il fait froid, nous sortons les affaires chaudes.
Bon repas avec la soupe à la viande mouton et retour dans nos yourtes dans lesquelles ils ont allumé le poêle.
A suivre.
Yves.

Photos de l'école, de l'estomac d'un mouton rempli de beurre (on l'enterre pour le conserver) et de faux kirghizes que certains reconnaîtrons.

1er septembre

Salam,
Et oui, on dit bonjour en arabe. Merci, c'est rrrrramat avec un roulement de "r" au début.
Départ en minibus vers l'ouest, puis le sud en passant un col à 3100 m. Quelques rares troupeaux de moutons et de chevaux. C'est très sec cette année. Ils vivent de l'élevage; peu de cultures à part l'orge et les pommes de terre. Mais les villages sont rares. Les jeunes préfèrent sûrement la ville. Déjà, à 2000 m, il peut faire -40 en hiver.
Nous avons fait une petite rando depuis une station de ski à un seul télésiège; une petite descente. En route, arrêt dans le village d'un lutteur célèbre. On a du mal à croire qu'il portait les blocs de pierre présentés qui font plus de 600 kg malgré qu'il fasse 2.03 m et 105 kg.
Ce soir, nous dormons chez l'habitant: 5 dans une maison et 6 dans l'autre. Repas dans une yourte. Bonbons et gâteaux dans des présentoirs. Assiette de crudités, pastèque, soupe consistante, plat traditionnel avec viande et riz; on n'a mangé que le tiers du dernier plat. Heureusement, pas de fromage. Il y avait des petites pommes, mais on ne les a pas touchées. Cette fois, on a acheté la bière en 1.5l à un peu plus d'un euro.
La yourte était entourée de grands feutres qui racontaient la vie de Manas, ce héros célébré par le plus grand poème du monde qui fait 400000 vers et qui est récité par des adultes et même des enfants qui l'apprennent par cœur.
Une habitude que l'on a prise rapidement: se déchausser quand on rentre dans une maison ou une yourte.
A suivre.
Yves.
Sur les photos, repas dans la yourte et notre guide qui parle avec vieux berger de 90 ans. Elle est très causante et cherche à nous faire partager la vie de ses compatriotes.

samedi 31 août 2019

31 août: Bishkek

Bonjour,

Hier arrivée avec un peu de retard à Moscou. Il fait déjà nuit, mais on s'aperçoit que cette région est couverte de lacs. Comme nous ne devions déjà n'avoir qu'une heure dix pour le changement d'avion, çà urgeait. Mais dès la sortie, 2 hôtesses nous ont emmené fissa dans la queue du 2ème avion et celui-ci est parti à l'heure. Et de plus arrivé presque en avance. J'avais demandé de la bière pour le plateau du 1er avion et obtenu un vague jus de fruit; mon russe est encore très restreint car je ne connais qu'un mot: "da" qui veut dire oui, il me semble. J'ai réitéré pour le 2ème et là, il n'y avait ni bière, ni vin. Arrivée à Bishkek presque en avance à 4 h 50.
Deux charmantes demoiselles nous attendaient: Elvira qui parle couramment français et sera notre guide et puis son adjointe Nouriza qui a fait 2 ans de français. Une demi/heure de route toute droite et dodo (nos noms sont inscrits sur les portes de nos chambres) depuis 6 h jusqu'à 9 h 30.
Il fait assez chaud. Le boustaki n'a pas lieu à Bishkek, mais à 180 km de là; dommage! Nous retirons des soms: 1€=75 soms. Nous allons voir la fête nationale sur la place centrale cernée par des policiers. Il y a un podium et la musique envoie des basses exagérées. Cette place est grande et entourée par des bâtiments de pur style soviétique. Les gens sont très cools. Elvira nous parle longuement de sa vie: elle a 30 ans et n'est pas encore mariée, une exception ici. C'est une fille libre.
Le salaire moyen est de 200€.
Nous avons mangé dans un restaurant de type chic. Ils nous font un assortiment; brochettes, momos, frites... trés correct. La bière locale à 4• est bonne et vraiment pas chère (1€ le 0.50 l)
Puis, nous allons visiter le marché, un marché local immense avec aucun quartier pour les touristes. Le quartier des fruits secs remplit à lui seul un grand hangar. Le magnifique chapeau en feutrine des kirghizes fait main ne coûte que 5€.
Nous croisons un boucher kirghize qui ne parle pas français, mais qui récite l'équipe de France de foot de 1984, puis celle de 2018, puis tous les présidents de la 5ème République, puis nos chanteurs et nos acteurs...
Cette ville nous donne une 1ère impression agréable avec ses grandes avenues et ses parcs. Et ses habitants ne semblent pas stressés.

Nous partons demain en bus vers la route de la Soie. Il se peut que les mails suivants tardent car nous serons en pleine montagne.
A suivre.
Yves.

Sur les photos jointes, gâteaux divers, fruits secs et fromages hyper salés.

jeudi 29 août 2019

Kirghizistan







" Sur la Route de la Soie "   Kirghizie - Xinjiang 21 jours

Au cœur de l'Asie centrale, un voyage exceptionnel sur l'ancienne route de la soie. Départ de Bishkek avec la fête de l'indépendance le 31 août pendant laquelle nous espérons voir une bouzkachi, ce jeu violent célébré par Kessel.
Deux semaines pour découvrir la Kirghizie, un petit pays de steppes, de lacs et de hautes montagnes de plus de 7.000 m, et une incursion d'une semaine dans la province chinoise voisine, le Xinjiang, pour découvrir l'oasis de Kashgar, entre désert et montagnes. Visite du célèbre marché aux bestiaux, puis approche du camp de base du majestueux sommet du Mustaga Ata (7.546 m ). De part et d'autre de la frontière, les nomades kirghizes ou ouïgours nous accueillent dans leurs yourtes. Retour sur la Kirghizie via la région du Pamir. Camp magnifique aux pieds de l'imposant Pic Lénine (7000 m). Nous finirons le séjour à Osh, oasis du sud de la Kirghizie.

Le groupe est constitué de 11 personnes (un record):
- Andrée et Patrick Delhommeau
- Marie et Jean-Paul Vaidie
- Maryline et Philippe Busson
- Paulette et Claude Belland, donc 9 participants du Pérou 2012
- Nicole et Michel Guyard qui sont les seuls nouveaux
- et moi qui serait une fois de plus l'ancien.
Nous étions 13, mais un accident de vélo de dernière minute empêche un couple de venir.

Yves.

Le programme:
30/08/2019 vol Bishkek
31/08/2019 tourisme Bishkek fête indépendance
01/09/2019 Tyu Ashu Kekemeren
02/09/2019 rando, puis transfert Song Koul
03/09/2019 rando Song Koul
04/09/2019 transfert Tash Rabat
05/09/2019 rando Tash Rabat
06/09/2019 transfert frontière/Kashgar
07/09/2019 tourisme kashgar
08/09/2019 tourisme kashgar jour du marché
09/09/2019 transfert, puis rando Karakul lake
10/09/2019 rando Mustagata Karakul lake
11/09/2019 rando Mustagata Karakul lake
12/09/2019 transfert kashgar
13/09/2019 transfert frontière/Sary Tash
14/09/2019 transfert, puis rando Pic Lénine
15/09/2019 rando Pic Lénine
16/09/2019 rando Pic Lénine
17/09/2019 transfert Osh
18/09/2019 visite, puis vol Bishkek
19/09/2019 tourisme Bishkek
20/09/2019 avion vol retour
- mais çà vient de changer car pour la fête de la lune le 13 septembre, les chinois viennent de décider de fermer la frontière cette année, on reviendra donc 1 jour plus tôt de Chine.

mardi 27 août 2019

Passage de génération

Bonjour,

Mon fils m'ayant offert la bande dessinée Ailefroide de Rochette, mon petit fils s'est jeté dans sa lecture et m'a demandé de l'emporter pour en terminer la lecture. Il faut dire que les dessins de sommets sont très réalistes et naturellement il y avait la célébrissime Dibona. Vu mon grand âge, j'ai considéré qu'il fallait que je l'emmène faire cette Dibona.
Nous nous sommes donc retrouvés dans les Écrins avec mon fils, sa compagne et les 2 petits.
Au programme, le Grand Galibier, pour moi le meilleur point de vue sur la chaîne des Alpes, un peu haut avec ses 3200m pour un premier jour si bien que je suis redescendu à 3000m avec la petite car elle avait mal à la tête; les 3 autres ont même vu un bouquetin au sommet. Redescente compliquée dans la roche friable et les éboulis.
Le lendemain, via ferrata de St Christophe dans laquelle j'avais encordé la petite avec moi car avec son 1,30m, les pas étaient souvent trop éloignés pour elle.
Puis, nous avons fait la tête de la Maye à partir de la Bérarde avec beaucoup de câbles et une vue magnifique sur les vallées du centre des Écrins. Il y a même une table d'orientation; j'ai ainsi pu voir que bien qu'ayant peu fait d'alpinisme, j'étais entouré d'une dizaine de sommets que j'avais eu la chance de grimper (Grande Ruine, pic Coolidge, Replat Sud, pointe des Bœufs Rouges...).
Le lendemain, montée au refuge du Soreiller où je suis arrivé bon dernier; il faut dire que j'avais la corde. J'avais prévu 6h, on n'a mis que 3h!
Surprise dans le refuge: il y avait des agrandissements de la bande dessinée et on a même appris que Rochette habitait l'été au pied du sentier là où on avait garé la voiture. Le summum pour le petit-fils!
Et naturellement, on a attaqué la Dibona par la voie Normale, facile, mais quand même très aérienne. Les petits n'ont pas été gênés par ce vide, mais leurs parents eux, serraient les fesses. J'ai bien aimé la réflexion de la petite: "c'est petit!"; enfin, une fois et demi la Tour Eiffel quand même!
J'avais prévu 4h; on a mis 8h! J'avais oublié qu'à 5 sur la même corde, c'est long et en plus, il y avait plusieurs autres cordées. Si bien que nous ne sommes arrivés à nos sacs que nous avions laissés au pied de l'escalade qu'à 16h; nous avions l'estomac dans les talons!
Et pour le dernier jour, redescente par un sentier que je ne connaissais pas et qui suppose une attention constante.
En résumé, beaucoup de chance avec la météo; on a tout fait ce que j'avais prévu malgré que ce soit du lourd pour des enfants de 11 et bientôt 10 ans.
Yves.

La Dibona est la pointe noire sur la photo. On a pu en se serrant se mettre tous les 5 sur le sommet et là, c'est le vide partout. C'est vrai qu'elle paraît petite sur la photo, mais le refuge du Soreiller dans lequel nous avons dormi est bien à 450m au pied.