mardi 10 novembre 2009

Jour après jour sur le Trek de l'Everest 2009

(Messages envoyés avant, pendant et après le trek)           Où c'est?
4 octobre

Le rêve continue. Nous embarquons le 7 octobre de Roissy vers Katmandou, avec escale de 7h à Delhi pour 7 et passage dans les émirats pour 1.


Nous serons donc 8.
-Daniel le vétéran (71 ans), spécialiste de l’escalade. Est déjà venu avec moi à La Réunion, en Crète… S’est cassé la malléole en escalade l’année dernière et n’a donc pas pu venir en Bolivie. Bien qu’ayant beaucoup baroudé, n’a pas grimpé plus haut que le Mont-Blanc. A fait le camp de base de l’Annapurna.
-Pas d’infirmière cette année (c’est la 1ère fois que çà m’arrive). Yves sera notre « doctor ». Très bonne condition. A fait le Mont-Blanc.
-et Isabelle sa femme (ce sont les 2 seuls non retraités et ils ont donc travaillé tout l’été) affûtée aussi.
-Michel, super-sportif. A fait le trail du Mont-Blanc en 38h (10000m de dénivelé et 180km) et attaqué l’Aconcagua (6700m). Rappel : le tour du Mont-Blanc se fait normalement en 12 jours. A passé le « diplôme d’accompagnateur » et sera donc mon second.
-et Michèle sa femme, grosse pêche également. A fait le tour de la Vanoise avec moi. Elle est végétarienne et aura peut-être moins de risques de tourista que les autres.
Ces 2 couples ont fait le trek de la Cordillère Royale en Bolivie en 2003.
-Claude que j’ai connu à la gym il y a plusieurs années. Il habite dans le village d’à côté.
Bon marcheur mais pas d’expérience de la haute montagne.
-Marcel qui vient de prendre sa retraite et que je ne connaissais pas avant. Bon marcheur, mais n’a grimpé que le Mont Perdu.
Si nous atteignons nos objectifs, 6 battrons leurs records d’altitude.

Nous aurons une petite pensée pour Yves et Liliane Sonnet qui étaient venus avec moi en 2006 et qui étaient ô combien partants cette fois aussi. La santé de Liliane en a décidé autrement.

Nous prendrons le petit avion de Kathmandou à Lukla (la piste est face à la montagne et il paraît que tout le monde freine à l’atterrissage) pour démarrer ce trek. L’acclimatation sera difficile car nous serons à 3400m dès le 2ème jour. J’ai prévu une journée supplémentaire que nous prendrons quand nous le voudrons et donc peut-être dès le départ. Il ne s’agit pas de laisser une personne dès le début. Mon but est que tout le groupe passe. Je pense que nous aurons froid (cette région du Khumbu est plus froide que la région des Annapurnas) bien que les nuits se feront en lodge, donc avec le vent coupé et un petit feu le matin en se levant.
Après 18 jours de trek, nous irons dans le village du guide près de la frontière indienne nous réchauffer dans un paysage tropical. Il faudra alors penser à se protéger du palu.

Sommes-nous bien préparés ?
-les vaccins sont à jour.
-les dents ont été examinées. En effet, la moindre carie pose de gros problèmes en altitude.
-nous étions 3 (Claude, Marcel et moi) autour de Chamonix à nous faire des globules rouges (on les garde 3 semaines) du 16 au 23 septembre. Nous avons dormi avec 3 autres cafistes dans les refuges Tête Rousse, Albert 1er et Conscrits
-pour ma part, je trouve que j’ai une condition très moyenne. J’ai l’impression d’avoir vieilli cette année. Enfin, dès que je suis en montagne, çà va d’habitude. Une cote abîmée en jouant au volley sur la plage, un pied qui a tourné et de multiples tendinites ont ralenti la préparation. De plus, j’ai encore eu un jour sans avec vomissement en fin de journée en grimpant au refuge Albert 1er. Les 1400m de montée, je les ai gravis au mental. Rappelez-vous, j’avais déjà eu un jour sans en Bolivie et c’était le jour de l’ascension du 6300.

Nous emmènerons un peu de pharmacie comme en 2006 pour l’association APC dont le site est : www.pommecannelle.org . Cette association fonctionne sans un sou de fonctionnement. C’est un jeune de 40 ans cadre supérieur en aéronautique qui a démissionné pour s’occuper des enfants des rues.

Nous aurons chacun 3 sacs :
-1 gros sac de 12kg pour le porteur. Chaque porteur porte 2 sacs + le sien, soit environ 30kg. Pourquoi se faire porter ses affaires, tout simplement pour qu’ils gagnent un peu d’argent. Ils sont tout heureux de travailler pour nous, car un porteur classique porte parfois 80kg.
-1 sac d’affaires de rechange qui restera à Katmandou.
-1 sac à dos (5 à 10kg) avec nos affaires personnelles.

Nous allons donc retrouver au début du trek Chauhan que j’ai réservé très vite et que j’avais beaucoup apprécié en 2006 (il parle français) et 5 porteurs. Après le trek, nous irons passer quelques jours dans son village situé dans le Teraï, région basse qui longe l’Inde. La ville la plus proche est Janakpur célèbre pour le seul train du Népal qui roule à 7km/h de moyenne.

Ces jours-ci, les pensées vont et viennent :
-serais-je à la hauteur pour gérer le groupe? J’ai toujours dit que la gestion humaine était la + difficile.
-aurais-je le mal des montagnes. A 5000m, tout le monde a + ou – ce mal. Faudra-t-il que quelqu’un fasse demi-tour ? En 2006, tout le groupe avait passé le Thorong La. Il y a cette année le Cho La Pass qui est bien plus difficile.
-pourrais-je dormir en altitude ? J’ai très mal dormi pendant notre stage à Chamonix.
-aurons-nous beaucoup de neige?
-aurais-je la foutue tourista? Il faudra gérer le Micropur pour chaque gourde d’eau.

Et puis, il y a les aléas comme en ce moment la grève des pilotes d’Air India (nous sommes 7 concernés) et la mousson qui avec le changement climatique se décale de plus en plus : mi-septembre il y a 20 ans, nous avions eu un dernier orage le 8 octobre en 2006 et cette année, les typhons sont encore en pleine forme…

Au Népal, j’essaierai les cyber-cafés quand il y en aura. Mais cette année, ils seront rares pendant le trek.

8 octobre

Bien arrives vers 18h d'ici. C'est naturellement le choc pour les 6 nouveaux.
Quand on est arrives avec Claude a l'aeroport de Paris, Marcel etait la, il avait ete surbooke (il devait partir le matin). Il a pu se joindre a nous et nous sommes donc arrives a 7. Daniel a attendu a l'aeroport et ne voyant pas Marcel arriver, il est alle a l'hotel en taxi. Je ne pouvais pas le prevenir; j'ai envoye de Paris un mail a Nicole sa femme et a l'agence de KTM.

Notre avion de Paris ayant du retard, nous n'avons attendu que 5h30 a Delhi. C'est un aeroport vieillot ou tout se fait a la main: numero des bagages, inscriptions...

Il faut que je me rehabitue au clavier dont les touches sont en plus en partie effacees et aussi aux klaxons. C'est vraiment terrible. Je trouve qu'il y a moins de ricksaws.

10 octobre

Namaste,
J'ai repris les namaste toute la journee.
Hier matin, petit dejeuner qui a pris au moins une heure et certains n'ont pas tout eu. Les temps pour se faire servir sont tres longs. Nous avons recontre Olivier Kerviel pour regler le trek.
Matinee libre avec emplettes avec le marchandage habituel, visite de Durbar Square pour certains. J'ai retrouve le local de l'association en me faufilant dans la rue (c'est du sport pour ne pas se faire rentrer dedans avec les voitures, velos, ricksaw...
Nous sommes partis ensuite a Bodhnat, un tres grand stupa avec plein de pelerins (beaucoup de tibetains) qui tournent autour et plusieurs monasteres tres colores autour. Nous sommes alles dans 2 taxis (5 euros la course). C'etait des petits Suziki dans lesquels nous etions tres serres. Nous sommes ensuite alles a 4 dans la maison pour enfants pour porter nos affaires humanitaires. Nous avons pris 2 ricksaw. Nous avons ete accueillis par les grands et avons pris le verre de coca-cola avec eux. Les enfants crasseux sont arrives et plus tard, nous avons vu Herve qui nous a dit gerer maintenant 7 centres avec pres de 400 enfants. Il a l'air tres cool.

Ce matin, lever a 4h40 sans manger, van jusqu'a l'aeroport, bordel... montee dans le petit avion de 12 places et vogue la galere vers Lukla. Au depart, j'ai retrouve Chauhan avec plaisir. La montagne etait couverte, mais j'ai quand pu filmer les sommets. Un trou d'air consequent. Atterrissage sur la tres courte piste montante et applaudissements. A l'arrivee, il manque le sac d'Isabelle Il arrivera heureusememt une heure plus tard par un autre avion. Petit-dejeuner quand meme et depart du trek. Les porteurs sont 4 vrais sherpas et un de Kathmandou tous inconnus pour moi. Montee tres cool, il y a beaucoup de monde, tres peu de mules remplacees ici par un croisement de yak et de vache.
Le lodge est magnifique, rien a voir avec ceux que je connaissais. Mais ca ne va pas durer. la douche ne sera possible que ce soir et demain.
Cet apres-midi, petite ballade vers un monastere. Nous y avons vu des planches sciees manuellement (scieurs de long). Nous avons retrouve 2 tailleurs de pierre (granit) en pleine pente avec des instruments archaiques.
Temps couvert, mais nous sommes optimistes. Je ne sais pas quand nous verrons l'Everest. Tiens, il pleut et nous sommes a 15mn de notre lodge sans cape. Ah, les cons.

11 octobre

Namaste,
Ce matin, 1040m de montee et 255m de descente apres un petit-dej insuffisant. Toujours de gros problemes pour etre servi. C'est tres lent. On dit qu'en altitude il faut monter de 400m par jour. Donc c'est beaucoup. Un classique ce matin: Isabelle a oublie les barres et ca ne pardonne pas. Elle a pris 1/2h de retard en peu de temps. Rappelle-toi Jean-Marie, tu as fait la meme chose a Chamonix il y a 15 jours.
Claude un peu barbouille hier a une grosse peche aujourd'hui. On voit que notre petit entrainement a Chamonix a paye.
Nous repartons faire 400m a 5 cet apres-midi. Namche Bazar (3400m) est magnifique par ses habitations toutes de meme style. C'est surtout une vrai ville bazar. On peut tout y acheter.
Nous avons vu le Tamcherku (plus de 7000m), mais pas l'Everest pris dans les nuages en fin de matinee.

13 octobre

Namaste,
Apres une acclimatation a Thame, nous sommes de retour a Namche Bazar.
Les prix sont 2 fois plus eleves qu'il y a 3 ans. Il faut 9 jours de portage pour venir ici.
Hier apres-midi, Yves, Isabelle et Daniel ont atteint 3900m. Les autres ont passe 4100m.
Ici, la ceuillette de la bouse de yak est un metier. Puis on la malaxe avec de la paille, on la fait secher sur les murs de cloture des pres. Elle sert a chauffer, le poele du lodge par exemple.
Le transport se fait beaucoup par yaks.
Beaucoup de chortens (carres religieux). Ce matin, nous sommes entres dans un monastere de femmes. Elles chantaient et ont joue de leurs instruments. J'espere que le film sera reussi car c'etait magique.
Nous avons toujours des nuages. Ce matin, quelques trouees qui nous permettent d'apercevoir des montagnes toutes blanches tout la-haut.
Apres Claude, ce sont Isabelle et Daniel qui ont ete deranges. Pour Isabelle, c'est un peu plus serieux.
Apres-midi libre. Nous rechargeons les batteries des appareils car ce n'est que dans 12 jours que nous reviendrons ici. Donc pas de mail pendant ce temps.
A la prochaine...

20 octobre

Namaste,
Je suis a Gorak Sheq. Tout le groupe a grimpe le Gokyo Ri et passe le Cho La dans la neige. Ce qui est un petit exploit car a cette altitude, c'est tres dur. Un groupe tres costaud donc.
Avec Claude, nous avons passe une nuit sous la tente. Nous n'avons pas eu froid grace a de multiples couches, mais ca fait bizarre de trouver du givre sur ses habits le matin.
La fatigue, les nuits blanches et les petits riens tres importants a 5000m ont oblige Marcel a redescendre faire une bonne nuit a Pheriche hier. Ce matin ce sont Daniel un peu fatigue et Claude avec un petit rhume qui descendent se refaire une sante a Pheriche (4200m tout de meme).
Cet apres-midi, les 5 restants tentent le Kala Pattar avec sa superbe vue. Peut-etre, ferais-je avec Michel le camp de base demain matin. Il n'a pas d'interet, mais c'est pour le fun.
Depuis le dernier mail, nous avons un ciel eclatant. Les vues sont naturellement superbes.
A suivre dans quelques jours car ici on est tres loin de tout et c'est donc un peu cher.

24 octobre

Nous sommes a Namche Bazar.
Il y a beaucoup de choses a raconter, ce sera pour plus tard.
Nous sommes montes a 6 (Marcel nous a rejoint au forcing) au Kala Pattar a 5650m. Il y faisait un vent tres violent et un froid qui me gelait les mains quand j'ai voulu filmer. Le lendemain apres une petite nuit a 5100m, nous sommes alles Michel et moi au Camp de Base de l'Everest pratiquement desert en ce moment, puis nous avons rejoint les autres a Pheriche. Cette etape a ete faite a tres grande vitesse. Nous avions la forme car sur une centaine de glissades sur glace, terre ou pierres, le 2eme pied a toujours rattrape.
A Pheriche, Claude s'etait repose, mais Daniel etait mal. Le lendemain, descente de Daniel vers Namche avec un porteur et petite etape de Claude avec nous. Michel, Marcel et moi faisons un 5000m avec vue superbe.
Descente vers Tangboche avec office chez les moines. Aujourd'hui, Isabelle se retape une tourista. Petit rhume pour moi. Il faut dire que les chauds et froids sont courants.Bonne nouvelle: j'ai reussi a me laver. ca faisait longtemps que ca ne m'etait pas arrive. C'etait a l'eau froide naturellement.Arrivee a Namche Bazar ou nous retrouvons Daniel retape. Avant d'arriver, passage pres d'une colline a 4000m (nous etions a 3950m), mais tout le monde l'a dedaignee, c'est si quelconque. Il faut dire que nous avons passe 5 jours au-dessus de 4700m. Nous retrouvons le sommeil petit a petit. Nous sommes en phase de decompression; le mental devient faineant.

27 octobre

Namaste,
Nous avons fini le trek hier midi. Nous avons mange avec les porteurs et a la fin du repas, nous avons recu l'echarpe. Les porteurs ont joue du tambourin et danse.
Ce matin, lever a 5h pour prendre l'avion qui avait 3h de retard a cause des nuages sur Kathmandou. Le payasage etait superbe, non seulement la montagne, mais aussi les collines aux cultures en escalier.
Cet apres-midi, nous sommes alles a Baktapur, une ville musee superbe. Il a fallu 1h pour faire les 12km.
Demain matin, lever encore a 5h pour partir dans le village de Chauhan. Il y a 365km et il nous faudra une journe complete. Ici, on n'est pas encore au stade des vicinales.

29 octobre

Namaste,
Hier matin, depart pour le Terai. Chauhan nous a fait passer par un col pour voir toute la chaine hymalaienne. Nous avons bien vu la chaine, mais aussi les 10.000 virages, 1000 radiers et 1000 bouts de routes defoncees. J'exagere peut-etre. Mais la route de la mort en Bolivie faite par les 2 couples en camion et par moi a velo semble aupres une promenade. Claude y a laisse son petit-dejeuner. Heureusement que j'avais loue un minibus presque tout neuf.
Nous avons atteint le Terai, cette partie du Nepal qui longe l'Inde. Ca vit, avec de tout sur la route: chevres, vaches, tracteurs, singes, camions, velos, chiens... C'est pourtant la plus grande route du Nepal. Nous avons pris un chemin de ferme pour arriver chez Chauhan. Tout le monde est venu nous saluer. Nous devions etre les 1er occidentaux a arriver la. Nous avons mange le Dhal Bat et dormi dans des lits rustiques. Nous etions 3 sur l'etable et sous les tuiles. Je me sentais tres bien dans cet environnement tres paisible.
Ce matin, promenade dans les champs de riz et visite de l'ecole. Il y a de multiples affluents du Gange. A la mousson, tout doit etre envahi d'eau.
Puis, nous avons repris la route, enfin uns route qu'ils refont entierement apres la mousson. Du defonce sur 60km. Effrayant. Etant a l'arriere, c'est du decollage toutes les 30s. Arrives sains et saufs a Janakpur. La, c'est l'Inde: tres tres sale, tres pauvre, bruyant, ca grouille avec beaucoup de ricksaws. Nous dormons dans l'hotel le plus luxueux de la ville. Sale. Comment doivent etre les autres. Pour l'instant, nous nous protegeons des moustiques.

31 octobre

Namaste,
Apres avoir saisi un long message, coupure de courant. Ca arrive souvent ici. Donc je resaisis apres le repas du soir.
Hier matin, visite du temple-gateau de Janakpur et d'une maison ou des paysannes font des arts premiers. L'apres-midi, re-spectacle du depart du train. Il y a un wagon en 1ere, mais meme celui-la, je n'oserais pas monter dedans de crainte d'etre etouffe. Puis, nous avons fait un bout de route pour revenir jusqu'a 40km a vol d'oiseau de Kathmandou.
Ce matin, ca roulait bien car c'est le jour de repos, mais 3 camions en panne ont provoque d'enormes bouchons. Un autre bouchon nous attendait a Kathmandou ce qui nous a fait arriver a 15h a l'hotel. Cela fait que nous avons passe la moitie du temps dans le mini-bus.
Marcel approche des 4000 photos. Il fouine encore plus que moi. C'est un vrai nepalais.
Ce soir, nous venons de quitter Chauhan qui repart des demain matin en trek.
Il nous reste 2 jours pour les dernieres visites et les petits achats.

01 novembre

Namaste,
Journee fatigante car j'ai traine dans Thamel ce matin et dans les quartiers nepalais qui me plaisent tant l'apres-midi. C'est la qu'il y a toujours quelque chose a filmer et comme ils sont toujours aimables, ca se passe bien. C'etait journee libre. Ce soir, repas avec le groupe de 4 du Mans qui a fait l'Helambu. Daniel va donc retrouver sa Nicole.

02 novembre

Namaste,
Journee des achats de souvenirs, assez fatigante pour les jambes et le porte-monnaie.
Je suis tout de meme alle a Patan et vu le 3eme Durbar Square. Rappel: 3 freres ont rivalise pour faire de leur ville la plus belle entre Baktapur, Patan et Kathmandou. A Patan, c'est l'orgie de temples. Chaque de carre de maisons a le sien. Il y en a plus de 200. J'en veux plus.
On depense nos dernieres roupies car en France une roupie vaut... rien.
Depart demain matin a 6h avec 13h d'attente a Delhi.
A suivre avec d'autres commentaires qui ont manque cette annee et des photos...

06 novembre

RETOUR:
Le retour s'est bien passé avec une escale de 13h à Delhi. Bien que cette ville soit la capitale de l'Inde, cet aéroport fait viellot avec assez peu de vols. Ce pays leader mondial de l'informatique en est encore à tout écrire à la main avec des feuilles de papier carbone pour faire des copies multiples. Nos passeports et nos bagages sont ainsi reportés plusieurs fois. Cà paraît archaïque, mais rien n'a été perdu. Nous avons subi au moins 5 fouilles au corps, les indiens ne faisant semble-t-il pas confiance aux népalais. Quand je parle, fouille au corps, il ne s'agit que du passage d'un appareil de recherche métallique et que d'un palpage de tout le corps; ce palpage oublie nos "bijoux de famille", ce qui fait que celui qui veut cacher quelque chose connait la meilleure cachette.

BILAN DE SANTE:
Michel: très bon, s'est levé 6 fois une nuit. Bien meilleur que moi en montée, mais pas tant que çà au vu du niveau sportif exceptionnel qu'il a en France. Par contre, un peu moins bon descendeur que moi. C'est la 1ére fois que j'avais quelqu'un de plus montagnard que moi. Son rêve: faire un 7000m.
Michèle: bon, a eu des saignements de nez journaliers en altitude. Comme beaucoup de femmes qui sont moins orgueilleuses que les hommes et n'ont donc rien à se prouver, n'a pas éprouvé le besoin d'en faire plus. A vraiment besoin d'une petite sieste.
Marcel: bon, mais ne peut pas dormir en altitude. Ou plutôt, ne peut pas somnoler car on dort très peu. Il a l'impression de ne pas pouvoir reprendre sa respiration. C'est peut-être mental, cette acceptation de mal respirer?
Yves: bon, a semblé un peu fatigué en fin de trek.
Isabelle: petite tourista au début et grande à la fin. A eu de la chance d'être en forme pour faire les difficultés prévues dans la partie haute.
Daniel: a craqué à 5000m, ne pouvant pas dormir. A passé une très mauvaise nuit. Chauhan l'a dorloté. A retrouvé le moral en bas.
Claude: a craqué à 5000m avec un mal de gorge et a semblé un peu fatigué ensuite. A fait un rejet de la nourriture népalaise (au sens propre en minibus).
Et moi, et moi, et moi: très bon.Un petit rhume et un mal de gorge à la fin. J'ai donc préféré prendre des antibiotiques. Comme l'année dernière, mes 4 tendinites ont disparu et particulièrement celle de l'épaule droite qui était très importante (mon médecin voulait que je passe chez le kiné avant le départ, mais je lui ai dit que la montagne était mon remède). J'ai tout de même ressenti cette tendinite 4 ou 5 jours. Quant à la tendinite de ma hanche droite qui m'élance la nuit après une randonnée sarthoise, aucune douleur. Si quelqu'un peut m'expliquer pourquoi ces douleurs se guérissent en montagne...

BILAN:
En résumé, je pense que le mental est très important. Il faut être "blindé" et parfois oublier son corps. Tout le groupe a passé allègrement le Gokyo Ri et le Cho La qui sont à près de 5400m, mais c'est après que la forme a baissé.
Est-ce de ma faute, en faisant du passage de ce col un objectif indispensable pour rester dans le groupe, ce qui a pu entraîner une démotivation ensuite? Est-ce à cause d'une acclimatation trop longue? Tout est dans l'équilibre entre cette acclimatation obligatoire et la fatigue. A un jour près, tout le monde faisait le Kala Pattar. Je peux tout de même me consoler en me disant que Daniel est passé de 4807m à 5400m à 71 ans et que Claude est passé de 3200m à 5400m à 65 ans.
Y avait-il une personne du groupe qui n'était pas apte à faire ce trek qualifié de difficile (avec le Cho La, on peut le coter difficile +)? Bien que les conditions physiques soient bien différentes, ma réponse est non, aussi bien au niveau physique qu'au niveau technique: la montée en glace du Cho La n'a pas nécessité de corde.

07 novembre : Compléments journaliers

11 octobre:
Chauhan m'a dit qu'Isabelle ne passerait pas. Je lui ai tapé dans la main en lui disant qu'elle passerait. Il a ajouté: "Tu es fou d'avoir prévu un trek si difficile" (sous-entendu avec des vieux comme ceux-là). Il a encore ajouté: "Le peintre (Daniel) ne passera pas non plus ainsi que le chauve (Claude)".

14 octobre:
Plus de 1000m de montée et 500m de descente. Quittons le chemin du Camp de Base pour aller vers Gokyo. Moins de monde. Magnifiques vues sur l'Ama Dablan (c'est le Cervin d'ici, celui qui ressort le plus), l'Everest, le Nupste et le Lothse devant et sur le Kanteka et le Tamserku derrière. Déjeûner en cours de route dans un lodge très rustique.

15 octobre:
Demi-étape avec 580m de montée. Mangeons le dhal bat dehors. Lavage du linge. Montée à 4810m avec Michel et Michèle. Vue sur l'Everest, le glacier et le Cho La. Le Cholatse nous écrase en face.

16 octobre:
Ce matin après un petit-déjeûner tardif (7h30), petite promenade vers le 4ème lac Gokyo (il y en a au moins 5). Nuit à 4780m. Sommeil jusqu'à minuit, ce qui n'est pas si mal. L'énorme glacier est pourri depuis le haut. Après-midi, longue traversée de ce glacier très gris avec de nombreux lacs. Nous y avons passé plus d'une heure.
Arrivée dans un tout petit refuge. 6 dorment dans la petite salle à manger. Je suis avec Daniel dans un couloir. C'est très rustique. Petite reconnaissance avec Michèle. Le ciel est couvert et l'altimètre est un peu haut: mauvaise journée demain? Chacun fait son sac avec un peu de stress. Demain petit-déj à 3h30. La tenancière ne sera pas prête à mon avis.

17 octobre:
Naturellement, j'ai très peu dormi dans mon couloir où tout le monde passait. Comment fait Daniel qui dort toujours comme un bébé et qui n'a rien entendu? Le petit-déj est à l'heure.
Monté pierreuse. Il ne fait pas froid (il devrait faire -15° environ). Quelques petits nuages. Passage de tout le groupe au Cho La. J'ai très vite vu que tout le groupe se comportait correctement dans les premières pentes de neige et de glace. Je n'ai donc pas sorti la corde. Embrassades en haut (près de 5400m). J'étreins longuement Chauhan. J'ai gagné mon pari et il a bien joué le jeu. Descente moins pentue en neige grasse, puis en rocher, mais bien usante ce qui se voit aux quelques chutes. Repas léger avec chapatis (galette de pain) et oeufs durs.
Nous arrivons à Dzonla à 4850m. Isabelle est au lit dès l'arrivée et Michelle va faire une sieste. Il manque une chambre. Nous décidons de continuer à 2 avec Marcel. Mais on nous trouve une tente où je dormirais avec Claude. Est-ce là que Claude a attrapé mal à la gorge?

18 octobre:
C'est là que nos habits étaient givrés dans la tente le matin. Nous nous sommes rapidement réfugiés dans le lodge pour nous mettre au chaud.
Montée à Lobuche dans la matinée. Cet après-midi Daniel a peint Chauhan, Claude et Isabelle sont allés voir la pyramide italienne (site de recherche) et les 4 autres (Marcel est à Phériche) ont grimpé vers le Lobuche jusqu'à 5210m. 50m d'escalade pour finir. Nous avons aperçu le Kalapattar et le Camp de Base. Tous les lodges ont un poële au milieu de la salle à manger alimenté par les bouses de yak séchées. Les porteurs dorment sur les banquettes qui entourent la pièce. Devant ces banquettes, il y a des tables basses. On n'a pas théoriquement de vis à vis (comme dans les tavernes irlandaises). Quand il y a trop de monde, on met des chaises en plastique côté intérieur. En fait, c'est très différent de la région des Annapurnas.

22 octobre:
Dans Pheriche, nous avons vu un petit monument avec les noms de tous les morts dans l'ascension de l'Everest. Peu de français, mais de très nombreux népalais qui se sont sacrifiés pour que les riches aillent là-haut. Il faut rappeler qu'il n'y a qu'une personne sur 10 qui arrive en haut, qu'il y a 1 mort sur 7 sans parler des gelures, des yeux brûlés et des séquelles au cerveau par exemple. A 8000m, on parle de la "Death Zone", c'est-à-dire la zone de la mort. Le commun des mortels meure en étant simplement assis. L'oxygène est divisé par 3 et il fait un froid glacial. A 5000m, on tient plus facilement, mais l'oxygène est divisé par 2, si bien que la respiration est assez difficile si on fait un effort. Pour ma part, je prends le rythme du footing: 3 ou 4 expirations. Les inspirations se font toutes seules en 2 ou 3 temps.

Le film du trek:

https://youtu.be/y1LPAYAbCYo

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